( Source: Xinhua )
27.04.2015 08h55
Le gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) et la Mission de l'Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en RDC (MONUSCO) ont poursuivi cette semaine leurs discussions, entamées il y a plusieurs semaines à Kinshasa pour aplanir les divergences sur la coopération entre les Casques bleus et l'armée congolaise.
La MONUSCO suspend son appui aux Forces armées de la RDC (FARDC) dans les opérations contre les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) et exige le retrait des généraux Sikabwe Fall et Bruno Mandefu de la tête des opérations contre les rebelles rwandais, les deux commandants étant soupçonnés d'avoir commis des violations des droits de l'homme dans le passé.
La demande de la MONUSCO n'a pas été acceptée par Kinshasa.
Le 26 février dernier, le ministre congolais des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Raymond Tshibanda, que ce sont les Nations Unies qui ont d'abord suspendu leur soutien à l'armée congolaise. "Et, par la suite, nous avons pris acte de cette décision" a-t-il dit.
Depuis lors, beaucoup d'eau a coulé sous le pont.
"Les relations entre le gouvernement congolais et l'ONU traversent une mauvaise passe", a reconnu le 11 mars Martin Kobler, le chef de la MONUSCO.
Cette déclaration a provoqué diverses interprétations. Des sources diplomatiques ont fait état d'une rupture totale de la coopération entre les Casques bleus et l'armée congolaise.
Mais M. Kobler a démenti que les deux parties aient cessé leur coopération, relancée en décembre par la traque contre les rebelles ougandais des Forces démocratiques alliées (ADF) dans la province du Nord-Kivu (est).
Contre "les ADF, c'est une vraie coopération, cela n'a pas changé jusqu'à maintenant", a-t-il affirmé au cours d'une conférence de presse à Kinshasa.
Les divergences entre les deux parties n'ont précédé que de huit jours (depuis le 11 mars) l'ouverture des discussions au sein du Conseil de sécurité des Nations Unies, qui s'est réuni le 19 mars à New York, en vue du renouvellement du mandat de la MONUSCO.
Le 26 mars, le Conseil de sécurité a décidé de proroger la mission d'un an jusqu'au 31 mars 2016 par sa résolution 2211(2015).
Dans cette résolution adoptée à l'unanimité, le Conseil de sécurité "prend note de l'engagement du gouvernement de la RDC à mener des opérations militaires contre les FDLR. Il note également que les FARDC ont lancé récemment de premières opérations contre les FDLR".
Le Conseil "encourage vivement la coopération, dans le cadre de ces opérations, entre le Gouvernement de la RDC et la MONUSCO, conformément à son mandat, afin d'assurer que tous les efforts possibles sont entrepris pour neutraliser les FDLR".
Selon la Résolution, seulement 2.000 casques pourront être retirés de cette mission onusienne, la plus grande au monde, avec un effectif actuel de près de 20.000 militaires et un budget de 1, 4 milliard de dollars par an.
Le plafond autorisé sera désormais de 19.815 soldats et 1.400 policiers environ laissant au Conseil la possibilité de revenir sur sa décision.
Une autre précision, c'est que la réduction d'effectifs se fera seulement dès que des progrès auront été faits dans la démocratisation et la stabilisation du pays. La précision, qui fâche Kinshasa, est notamment liée au retrait de la Brigade d'intervention de 3.000 hommes, qui est le fer de lance de la force onusienne.
Le Conseil de sécurité a donc réduit les effectifs de la MONUSCO de 10% alors que le gouvernement visait le retrait d'au moins 5.000 casques bleus. D'où, la Mission et les autorités congolaises ont ouvert de nouvelles négociations à Kinshasa, auxquelles participent une délégation de poids lourds de cette mission et des membres de l'armée congolaise, avec le ministre des Affaires étrangères en tête.
"Le dialogue stratégique" que la MONUSCO est en train de développer avec le gouvernement de la RDC sur l'avenir de la mission onusienne a constitué un grand dossier de la rencontre entre le ministre Raymond Tshibanda et le Secrétaire général adjoint de l'ONU en charge des opérations de maintien de la paix, Hervé Ladsous, en visite officiel à Kinshasa le 22 avril, avec .
M. Ladsous a affirmé, à l'issue de l'entretien, qu'il s' agissait, pour la MONUSCO, de mettre en oeuvre la résolution 2211 du Conseil de sécurité.
"C'est à partir de là qu'il faut trouver les points d'équilibre entre les objectifs que le Conseil de sécurité a fixés à la MONUSCO et les préoccupations légitimes du gouvernement congolais", a-t-il indiqué, diant que le processus est "bien engagé" et qu' ensemble "la solution sera trouvée".
Quant à la réduction des effectifs militaires de la MONUSCO, M. Ladsous reste formel: "Tout le monde est d'accord sur la vocation de la MONUSCO à se réduire, mais la question est de déterminer le niveau de la pente".
"Les effectifs de la Mission des Nations Unies en RD Congo seront réduits sans fragiliser la Mission", a-t-il souligné.
S'il s'est dit optimiste quant à l'issue du dialogue en cours, il reconnaît que "sa durée n'est pas définie, au regard des écueils qui entourent ce processus"
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