Le gouvernement a interdit vendredi les manifestations sur tout le
territoire burundais à partir de samedi, alors que la société civile a
appelé à un grand défilé dimanche si le président sortant Pierre
Nkurunziza était désigné candidat à la présidentielle de juin par son
parti.
"Le gouvernement interdit toute manifestation pour quelque raison que
ce soit sur l'ensemble du territoire du pays à partir de samedi, sauf
les réunions politiques en rapport avec la campagne électorale",
c'est-à-dire les meetings électoraux, a annoncé le ministre de
l'Intérieur, Edouard Nduwimana.
"Et pour que cela ne soit pas un prétexte pour tous ceux qui
projettent d'organiser le soulèvement de la population, le gouvernement
du Burundi a interdit également les manifestations du parti au pouvoir
qui étaient organisées chaque samedi depuis deux semaines", a-t-il
ajouté, lors d'une rencontre avec l'ensemble des partis politiques, la
société civile et les confessions religieuses.
Le mot "soulèvement" est le qualificatif utilisé par le pouvoir pour
désigner les manifestations dernièrement organisées par l'opposition et
la société civile au Burundi afin de persuader le président Nkurunziza
de renoncer à un troisième mandat.
Le parti présidentiel Cndd-FDD a convoqué samedi matin un congrès
extraordinaire pour désigner son candidat à la présidentielle.
Officiellement, les candidatures sont ouvertes, mais de l'aveu d'un haut
cadre du parti les jeux sont faits: Pierre Nkurunziza, à la tête de
l'Etat depuis 2005 et qui n'a jamais caché son intention de briguer un
troisième mandat, sera investi.
La société civile et l'opposition, déterminées à faire barrage à ce
troisième mandat qu'elles jugent inconstitutionnel et contraire aux
accords d'Arusha qui avaient ouvert la voie à la fin de la longue guerre
civile burundaise (1993-2006), ont déjà prédit des manifestations
monstres à partir de dimanche.
La candidature annoncée de Pierre Nkurunziza fait craindre des
violences au Burundi, petit pays d'Afrique des Grands Lacs à l'histoire
post-coloniale marquée par les massacres et conflits interethniques.
afriqueexpansion.com
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