Bujumbura (Burundi) - Le parti au pouvoir au Burundi désignera samedi son candidat à la présidentielle de juin, très probablement le chef de l'Etat sortant Pierre Nkurunziza, a-t-on appris de sources au sein du parti, alors que cette candidature divise profondément le pays.
Nous avons convoqué un congrès extraordinaire ce samedi (...) et parmi les points à l'ordre du jour le parti va faire le choix de son candidat à la présidentielle, a affirmé le président du Cndd-FDD, Pascal Nyabenda.
M. Nyabenda a assuré que les candidatures étaient ouvertes. Mais un haut cadre du parti a assuré de son côté, sous le couvert de l'anonymat, que la question avait déjà été tranchée en faveur d'un troisième mandat de Pierre Nkurunziza, au pouvoir depuis 10 ans.
La perspective de ce troisième mandat est source de tensions croissantes dans le petit pays des Grands-Lacs depuis quelques mois, faisant craindre à la communauté internationale un retour de la violence à grande échelle dans un pays à l'histoire post-coloniale marquée par les massacres et conflits interethniques.
Les opposants au chef de l'Etat jugent un nouveau mandat inconstitutionnel et surtout contraire aux accords de paix d'Arusha qui avaient ouvert la voie à la fin de la longue guerre civile (1993-2006) dont le pays peine toujours à se remettre.
Ses partisans estiment le contraire, avançant qu'en 2005, Pierre Nkurunziza avait alors été élu par le Parlement et que ce premier mandat n'entre pas donc pas dans la limite des deux mandats prévus par la Constitution.
Partis d'oppositions et membres de la société civile, déterminés à faire barrage au chef de l'Etat sortant, ont d'ores et déjà averti qu'ils manifesteraient en masse s'il devait être désigné candidat par le Cndd-FDD.
Ce à quoi le gouvernement a répondu qu'il ne laisserait passer aucun débordement, quitte à faire intervenir l'armée.
romandie.com
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