jeudi 15 juillet 2010

Sénégal - Presque trois jours sans électricité

(Ouest-France 15/07/2010)
Depuis la fin de la Coupe du monde de football, le Sénégal est victime de violents délestagesqui freinent l'économie du pays.
Dakar.De notre correspondante
Trois jours que le Sénégal vit quasiment sans électricité ! Mardi soir, même le centre-ville de Dakar était dans le noir, alors que le quartier d'affaires est généralement épargné par ces coupures de courant intempestives.
Coiffeurs, menuisiers, réparateurs de téléphone ou couturiers ne peuvent plus travailler. Dans le quartier populaire de la Médina, à Dakar, un tailleur n'a pas pu livrer une quinzaine de commandes. « On perd environ 50 000 CFA (76 €) par jour. J'habite en banlieue, je fais trois heures et demi de transport aller-retour et je ne suis même pas sûr de pouvoir travailler. On est vraiment fatigués », s'exaspère Youga Mboup.
Pour la Coupe du monde, la Sénélec (Société nationale d'électricité du Sénégal) avait « sécurisé l'approvisionnement en combustible ». Mais dès la fin de la finale les délestages ont repris. « Le problème est liée a du combustible frelaté qu'on nous a livré. Il ne peut pas être brûlé par nos deux nouvelles centrales », explique Cheikhou Cissé, le directeur de communication de la Sénélec.
Dans le quartier résidentiel des Mamelles, même colère. Ici, une propriétaire de supérette a dû dépenser 20 000 CFA (30,50 €) en essence pour faire tourner son groupe électrogène qui n'est pas assez puissant pour supporter tous ses appareils réfrigérants. Elle est donc obligée de ralentir ses commandes. Là, un ferronnier et son équipe de 10 ouvriers ne travaillent plus depuis trois jours. « J'ai des impayés de factures d'électricité mais comment je les paye si je ne peux pas travailler ? En plus, les factures augmentent tout le temps, même pendant les coupures. Que la Sénélec nous prévienne au moins quand le courant revient ! », se lasse Dame Mbaye. Sur le site Internet de la Sénélec, la rubrique « avis de coupure » est vide.
Des manifestations sont prévues dans le pays en fin de semaine pour dénoncer cette situation.

Aurélie FONTAINE
© Copyright Ouest-France

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire