(Le Quotidien (Sn) 29/07/2010)
On reparle encore de sécurité à l’aéroport Léopold Sedar Senghor de Dakar. Après les cas de vols et d’agressions, et face au dénuement des services de l’Etat, les compagnies aériennes font recours à des sociétés privées de surveillance. Cela est une nécessité si l’on ne veut pas que Dakar perde l’autorisation d’accueillir des avions en partance pour les Etats-unis.
Ce ne sont pas seulement les vols et les agressions qui mettent l’aéroport Léopold Sedar Senghor de Dakar sur la sellette. Dans une note adressée le 23 juillet dernier au ministre d’Etat Karim Wade, l’Agence nationale de l’aviation civile du Sénégal (Anacs) reconnaît en filigrane l’impuissance des autorités sénégalaises à mettre en place des mesures de sécurité idoines.
Dans cette correspondance, l’on apprend que la compagnie aérienne Delta Airlines, a anticipé une décision des autorités aéroportuaires, et recruté une compagnie privée pour assurer l’escorte et la surveillance de ses avions sur la plateforme aéroportuaire de Dakar. L’Anacs, n’ayant pas les moyens matériels et humains de lui offrir des prestations d’égale qualité, a dû également recourir à des prestataires du même type pour d’autres compagnies. Mais la protection la plus sûre est celle accordée aux avions en partance pour les Etats-Unis d’Amérique.
L’Anacs explique que Delta Airlines a agi ainsi pour combler les carences de l’Administration. La question de la sécurisation des avions sur l’aéroport Léopold Sedar Senghor fait l’objet de discussions régulières entre les autorités sénégalaises et leurs homologues américains.
«Face au retard accusé à la mise en place des mesures préconisées, les responsables de Delta Airlines ont proposé d’appuyer les équipes de la Haute autorité de l’aéroport Léopold Sedar Senghor (Haalss) dans les opérations d’escorte de leurs avions en déployant un véhicule de type tout terrain», explique l’Anacs. En effet, une suite d’incidents dramatiques avait poussé autorités sénégalaises et experts américains de la Sûreté des transports (Tsa) à préconiser «la mise sur pied d’une cellule de surveillance et d’escorte des aéronefs effectuant des vols depuis le parking de stationnement jusqu’à la piste d’envol».
Il s’agit ainsi de déployer un véhicule 4X4 et des motos quads pour servir aux patrouilles et dans la foulée, préserver «le niveau de sûreté de l’aéroport et lui conserver son statut de hub sous-régional pour les vols transatlantiques», rapporte la correspondance de l’Anacs.
Si les autorités avouent sans ambages que la solution définitive à ce problème «réside dans l’équipement de l’aéroport en matériel de vidéosurveillance moderne», il faudra encore attendre avant de voir ledit équipement. Ce n’est qu’en novembre prochain, assurent les services de Mathiaco Bessane, qu’une livraison peut être espérée après que la Banque mondiale a accordé un crédit de 750 000 dollars à la Haalss. L’aéroport de Dakar est très étroitement surveillé par les autorités américaines depuis qu’en 2007, un corps sans vie a été découvert dans le train d’atterrissage d’un avion de la Delta Airlines à son atterrissage à Atlanta. Deux ans auparavant, c’est un corps déchiqueté qui est tombé à l’ouverture du train d’atterrissage d’un avion de la South African Airways à New York. Les deux vols ayant en commun d’avoir fait un tour sur le tarmac de l’aéroport de Dakar, les autorités sénégalaise et américaine n’ont pas tardé à se concerter pour éviter d’autres incidents du genre.
Par Mame Woury THIOUBOU
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