30 Juillet 2010 04:38 togosite.com
« On éprouvait, au crépuscule, le sentiment que les pires béquillards et truands du quartier venaient de ranger leur potence, afin de répartir, plus commodément entre tous, le montant des escroqueries et des vols de la journée » (François Carcopino-Tusoli, Nostalgie de Paris)
En vue d’amortir le choc de la hausse du prix des produits pétroliers à chaque hausse du prix du baril du brut, le gouvernement togolais, à l’instar de quelques autres pays africains, avait institué une Caisse de péréquation qui avait fonctionné sur plusieurs années.
Le rôle de ladite Caisse, c’était de procéder à l’encaissement de prélèvements sur la vente du litre de carburant. De sorte que, la hausse du prix du baril de pétrole ne dépendant pas des dirigeants togolais, il puisse exister un mécanisme permettant d’éviter aux populations le choc engendré par des hausses intempestives. Un peu comme fonctionnent les mutuelles de santé. Au moment de vous soigner, c’est de votre régulière cotisation qu’on puisera pour des soins gratuits.
Ainsi, c’est de la Caisse de péréquation (CP) que l’Etat devrait puiser pour amortir ou éviter tout simplement que la hausse du prix soit perçue par les consommateurs, au point de produire un quelconque grincement de dents. Une telle Caisse a fonctionné jusqu’en 1997 où, selon le Ministre Gozan, elle a été suspendue. Le Togo étant le haut lieu par excellence de l’opacité dans la gestion des biens publics, voire de l’absence de transparence électorale, à qui a-t-on expliqué en son temps cette suspension ainsi que les raisons qui la motivent ? Qu’est devenu cet argent qu’on a prélevé sur le dos du consommateur ? Aujourd’hui, nos dirigeants, naviguant dans le manque total de vertus et ayant fait résolument le choix de l’opacité, ils sont incapables de le dire aux populations. Cela fait treize (13) ans que la CP a cessé de fonctionner !
En tout treize (13) taxes sont perçues au Togo sur la vente du litre de carburant. Des taxes de Port à celles du Fonds d’entretien routier (FER), en passant par le Quai du même port, la Douane, la Chambre de commerce et d’industrie du Togo (CCIT), etc, cela fait beaucoup. D’environ 290F le prix du litre d’essence à l’achat, les dirigeants le servent finalement aux pauvres Togolais à 560F le litre de Super et 630F le litre de mélange. Le faible pouvoir d’achat du citoyen, ils ne l’ignorent pourtant pas et n’ont jamais rien entrepris de consistant pour le relever. D’où provient l’ardoise de 23 milliards que l’Etat dit devoir aux pétroliers ? Certainement de la mauvaise gestion du pays. Et nul n’est sans savoir qu’au Togo, les stations- services sont largement entre les mains des proches du Pouvoir, d’où, il leur est loisible de gérer la vente des produits pétroliers comme bon leur semble.
Et, alors que les dirigeants sont prompts à procéder à la hausse du prix du carburant à la moindre augmentation du prix du baril, ils éprouvent un malin plaisir à attendre des mois pour ramener le prix du litre au niveau normal, à la chute du baril sur le marché mondial. Cela explique largement que ces messieurs et dames ne font que couillonner la masse en donnant la priorité à leurs propres intérêts au lieu de penser prioritairement au peuple dont ils ont la charge. Le volet social tant prôné par le gouvernement se révèle un trompe-l’œil. Il faut noter qu’après les malversations au FER, il a suffi pour les autorités d’amputer ce sigle de sa voyelle pour le transformer en FR et le tour est joué. Les comptes à rendre par le Directeur Général Tchamsi, on en parle pas. FER est mort, vive FR ! Cela suffit pour qu’on amène les « cancres » qu’on dirige à oublier le détournement des 12 milliards par le DG, ami serré de Faure Gnassingbé.
Des rumeurs parlent de probable hausse du prix du ciment ainsi que des produits de la brasserie. Nos dirigeants sont des « criminels » et il n’est pas exagéré de dire qu’ils ne méritent pas de diriger des Hommes. Peut-être une faune ! Le Togo est arrivé à un moment où, après la reprise de la coopération, ils devraient se rendre compte qu’ils sont sous surveillance et que la reprise de la coopération avec l’UE n’est pas une fin en soi. Que l’Etat arrête de parler de subvention de carburant entre 7 et 10 milliards de FCFA par trimestre ! Que fait-on au Togo avec 2000 litres de carburant par mois et par tête dans des services publics ?
Alain SIMOUBA
LIBERTE HEBDO TOGO
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