(Centrafrique-Presse 27/07/2010)
Comme l’a révélé C.A.P, Bozizé a été obligé d’avouer lors de la réunion qu’il a tenue le 21 juillet dernier avec ses « tontons macoutes » à Sassara qu’il est contraint de céder sous la pression conjuguée de la France, des USA, de l’Union Européenne, de l’OIF et des Nations Unies en acceptant que les élections en Centrafrique se tiennent avant le début de l’année 2011.
Cet aveu est extrêmement important et doit être apprécié à sa juste valeur car faut-il rappeler que Bozizé était parti pour jouer les prolongations au pouvoir, fort de son mandat prorogé pour une déterminée de manière anti-constitutionnelle par les députés en mai dernier. Il a donc bien compris que la communauté internationale, quoiqu’il puisse penser d’elle, ne pouvait le suivre ni le laisser faire n’importe quoi et jouer à sa guise avec le sort d’un pays qu’il a lui-même grandement contribué à mettre à genou comme la RCA aujourd’hui. Trêve de plaisanterie donc !
La vérité est que sa légitimité a cessé depuis le 11 juin dernier mais c’est parce qu’il a réussi son coup d’Etat constitutionnel qu’il se maintient actuellement de façon tout aussi illégale à la tête du pays, ayant refusé comme chacun sait, la signature d’un accord politique pour la gestion du vide constitutionnel que lui avait proposé l’opposition. Il n’est donc pas étonnant que sa posture politique a pu ainsi raviver les bruits de bottes qu’on a pu entendre ces derniers temps dans le nord du pays.
Bozizé a également avoué devant ses « tontons macoutes » qu’il est obligé de verser les PGA des ex-combattants rebelles pour permettre au programme DDR d’avance. Il fournit ainsi la preuve que c’est bien lui le principal obstacle au bon déroulement du processus du DDR. En choisissant de thésauriser ou plutôt de ne pas verser l’argent destiné au DDR qui avait été octroyé par la CEMAC, il a délibérément retardé l’exécution correcte de la démobilisation et du désarmement des éléments des mouvements politico-militaires occasionnant ainsi inutilement de nombreux problèmes et controverses stériles dont on aurait dû faire l’économie.
Une autre vérité est la prise de conscience par Bozizé de sa réelle impopularité dans plusieurs régions du pays. Le fait qu’il ait cité les villes de Nola, Berberati, Carnot, Bouar, Boda et Mbaiki qu’il a listées et ciblées comme devant faire l’objet d’une mission de sensibilisation des caciques de son parti démontre bien qu’il n’est pas non plus sûr que ses concitoyens de ces localités puissent voter spontanément comme un seul homme pour lui accréditant ainsi la réalité des accusations et critiques justifiées contre les conséquences de sa mauvaise politique qui a occasionné la faim et une sévère malnutrition dans ces régions économiquement vitales pour la RCA parce que regorgeant pourtant de bois, d’or et de diamant.
Encore une fois, on est atterré d’apprendre que Bozizé, toujours au cours de sa réunion de Sassara, puisse ordonner et annoncer tranquillement et sans scrupule le prélèvement dans les caisses du trésor national on ne sait sur quelle ligne budgétaire, la somme de 500 millions de F CFA pour dispatcher et remettre au Secrétaire général du KNK et à sa branche chargée des femmes en vue de leur propagande partisane, et de l’inscription massive sur les listes électorales des personnes déplacées et déjà décédées afin de pouvoir disposer de leurs cartes d’électeurs. Cela ne fait également aucun doute que c'est aussi avec des fonds publics qu'il tient à faire élire sa seconde épouse Mme Renée Madeleine Bafatoro dont l'investiture comme candidate aux législatives à Carnot 1 continue de faire de fortes vagues dans son propre clan, Francis Bozizé et sa maman ainsi qu'Anette Aoudou Pacco et son mari et leurs partisans ayant désapprouvé le choix de Bozizé. On est où là ? Comme dirait l’autre.
Si les Centrafricains laissent Bozizé dérouler tranquillement tous ses ignobles plans pour frauder les élections de cette manière, ils n’auront plus que leurs yeux pour pleurer sur leur triste sort car Bozizé continuera de s’en mettre toujours plein les poches et de leur faire endurer davantage de souffrances. C’est pourquoi, eu égard à toutes ces informations effrayantes et sordides dont la véracité ne fait aucun doute, ils doivent mesurer la gravité de la situation et la portée du danger qui les guette et s’organiser sérieusement pour barrer la route à un second mandat de Bozizé.
BOZIZE DOIT PARTIR !
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