(Sud Quotidien 27/07/2010)
Un homme averti en vaut deux. Cet adage, Moustapha Niasse, Secrétaire général de l’Alliance des forces du progrès (Afp) ne l’ignore pas. Ce dernier, qui déclare avoir tiré les leçons du scrutin de 2007, dit prendre toutes ses dispositions pour combattre toutes les velléités de résistance du régime de Wade en 2012.
Il l’a fait savoir dans la déclaration qu’il a faite lors d’une conférence publique consacrée à la situation nationale qu’il animait dimanche dernier à Washington D. C. Le leader progressiste a également abordé d’autres questions liées aux phosphates de Ndendory et au contexte politique actuel.
Contre « toutes les velléités de résistance du pouvoir en place », Moustapha Niasse le Secrétaire général de l’Alliance des forces du progrès encourage « la mission d’audit du fichier électoral par l’Union Européenne et l’Usaid. » Dans sa déclaration lors de la conférence publique consacrée à la situation nationale qu’il a tenue à Washington le dimanche 25 juillet dernier, et dont copie nous est parvenue, il déclare que « l’élection de 2012 se prépare dès à présent ». Il confie même que des instances de Bennoo Siggil Senegaal s’y attellent et que leurs experts travaillent sur des dossiers précis, qui tiennent compte de l’expérience de 2007.
A cet effet, il dit « préparer déjà toutes les mesures destinées à empêcher, pour tous les scrutins à venir les votes multiples, les faux procès-verbaux, les falsifications pré-établies au travers d’un fichier électronique logé à la Présidence de la République et qui contient, depuis plusieurs années, plus d’un million d’électeurs par rapport au fichier accessible au public et aux partis politiques ». Aussi, poursuit-il, « les 60 nouvelles propositions, présentées par le pouvoir en place, dans un document officiel, concernant de nouvelles modifications à apporter au code électoral sont totalement inacceptables ».
Du reste, ajoute t-il, « les démocrates attendent toujours la nomination du président de la commission cellulaire, assisté d’une équipe d’experts, tous indépendants et compétents, pour l’organisation de larges concertations autour du code électoral, avec pour objectif final d’aboutir à un consensus ».
Moustapha Niasse de soutenir que « le vivier clandestin d’électeurs fictifs ajouté à la multiplication de bureaux de vote tout aussi fictifs, a été mis en place, en 2007, dans des conditions opaques ». Pour lui, « le caractère illégitime et l’annonce non fondée des résultats établis par Abdoulaye Wade, à l’issue de ce scrutin de 2007 parlent d’eux-mêmes ». Il estime toutefois que « la vigilance s’impose, d’autant plus que la période de révision des listes électorales, qui a été fixée unilatéralement à six mois par le régime en place, vient d’être écourtée de la même manière parce, que depuis le 10 juillet dernier, sur toute l’étendue du territoire national, les autorités administratives ont mis un terme aux inscriptions, sans explication aucune, alors que le délai du 31 juillet avait été fixé et retenu ». Et de reconnaître tout de même qu’il est vrai qu’entre-temps, la production des cartes nationales d’identité qui avait été bloquée, avait été relancée.
Mais, souligne t-il, « tous ces agissements et manœuvres visent clairement à empêcher les citoyens, notamment les jeunes en âge de voter pour l’échéance de 2012, d’exercer leurs droits civiques ».
Par la même occasion, le Secrétaire général de l’Afp informe que « cette culture de fraude qui anime les tenants du pouvoir a amené la conférence des leaders de Bennoo siggil Senegaal à mettre en chantier la création d’un large front pour la régularité et la transparence des élections ». Il fait savoir également qu’ils entendent aussi accentuer les contacts et les pressions sur la Commission électorale nationale autonome (Céna), pour que celle-ci exige le respect de ses prérogatives tirées de la loi et qu’elle les exerce en toute transparence pour veiller à la régularité des élections de 2012 ».
Le contexte actuel
Abordant la situation actuelle du pays, Moustapha Niasse déclare que « le Sénégal, sans conteste, est aujourd’hui sous la menace de graves dangers ». Il argue ainsi que « le régime en place cultive outrageusement les comportements et actes qui résultent d’une absence coupable de vision, c’est-à-dire d’un axe central, rationnel et concret, autour duquel devraient être bâties des politiques fondées sur le droit et la loi et qui, de ce fait, assurent aux citoyens la plénitude des libertés qui sont les leurs ». A cela, il ajoute la promotion du sens du mérite et de l’effort, le goût du travail bien fait, l’esprit de solidarité et l’ambition d’aller vers le progrès, avec un sens constant de l’évaluation et de l’autocritique, de la méthode et de l’organisation sont des valeurs dont le retour au sommet de l’Etat est devenu une priorité absolue ».
Hélas, se désole t-il, « c’est tout le contraire qu’assène au peuple le régime de Me Abdoulaye Wade ». Ainsi, il soutient que « l’arrogance et l’irresponsabilité avec lesquelles le Sénégal est gouverné nous conduisent directement vers l’abîme ». « Nous ne pouvons pas l’accepter », fulmine t-il.
Les Phosphates de Ndendory-Matam
Autre sujet qui n’a pas échappé à la vigilance du leader progressiste, c’est les phosphates de Ndendory à Matam. Selon lui, « le gisement qui se situe dans la zone du village de Ndendory, est exploité de manière presqu’artisanale avec quelques engins excavateurs, des camions, une trémie et des bétonneuses sur roues, comme sur les chantiers de travaux publics, pour la granulation avant la mise en sac ».
A en croire à ce dernier, « la société qui exploite ces gisements est une société privée ». La première question que se posent les Sénégalais est de savoir, selon lui, « la nature et le contenu du contrat par lequel cette société privée exploite les gisements de Ndendory, gisements qui sont censés, juridiquement, être une partie du patrimoine minier du Sénégal ». En outre, il ajoute que « le phosphate de Ndendory est de la catégorie des phosphates naturels, avec la composition chimique P205 (phosphate de calcium) ». selon lui, « pour être utilisé comme fertilisant, il est établi scientifiquement qu’aux molécules doivent être ajoutés les molécules N (nutrinium=azote), P (phosphate), K (du nom arabe du potassium qui est kalium). Il s’agit, pour lui, « de faire du phosphate naturel, un engrais complet, le P2 05 étant du phosphatage de fond, que la nature utilise elle-même à une profondeur relative entre 1m et 1m50 dans le sol pour transformer en sels les éléments ferrugineux qui peuvent menacer la croissance de la plante et sa production ».
Toutefois, il mentionne que « sans les compléments chimiques que constituent les éléments N.P.K., le phosphate naturel de Ndendory, actuellement distribué à des paysans, ne peut nullement, avec des résultats efficaces, servir d’engrais et de fertilisants.
par Assane MBAYE
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