(Les Afriques 14/07/2010)
Au terme de sa deuxième revue de l’accord triennal conclu avec la Côte d’Ivoire au titre de la facilité élargie de crédit (FEC) en mars 2009, le Conseil d’administration du FMI satisfait de l’exécution du programme a approuvé un nouveau décaissement en faveur du pays.
53,5 millions de dollars US. C’est le décaissement approuvé par le Conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) en faveur de la Côte d’Ivoire le 9 juillet 2010. Une largesse déclenchée par la conclusion satisfaisante de la deuxième revue des résultats économiques obtenus par Abidjan le dans le cadre du programme triennal au titre de la facilité élargie de crédit (FEC). Et qui porte à environ 345,4 millions de dollars US (soit 230,892 millions de DTS), le total des décaissements pour la Côte d’Ivoire depuis l’approbation de l’accord FEC en faveur de la Côte d'Ivoire en mars 2009 portant sur une enveloppe globale de 373,98 millions de DTS. Peu importe que le gouvernement ne soit pas parfaitement aligné sur « les critères de réalisation relatifs au solde budgétaire global et à la non-accumulation de nouveaux arriérés de paiements extérieurs ».
Pour Naoyuki Shinohara, directeur général adjoint et Président par intérim du Conseil d’administration, plus important est que « les résultats obtenus par la Côte d'Ivoire dans le cadre du programme appuyé par la FEC sont dans l'ensemble satisfaisants. L'activité économique s'est raffermie en 2009… les objectifs budgétaires ont été largement atteints, notamment un excédent budgétaire primaire. Le programme budgétaire pour 2010 est légèrement assoupli de manière à engager des dépenses imprévues pour maintenir l'approvisionnement en électricité, soutenir la raffinerie de pétrole en difficulté et couvrir le coût des retards dans les élections ».
S’il a consenti à s’accommoder de la détermination affichée du gouvernement de rééquilibrer le budget à moyen terme, le "board" du Fonds n’a pas moins rappelé, une fois encore, au bon souvenir des autorités ivoiriennes qu’il «est essentiel de gérer rigoureusement les dépenses et de les réorienter vers la lutte contre la pauvreté ». Une prescription à laquelle ces dernières sont engagées, depuis quelques semaines. Ainsi a-t-on vu des administrations publiques qui, partir en guerre contre les salaires impayés, et pour la maîtrise de la masse salariale de la fonction publique ; qui d’autre, montée au créneau pour la réduction des subventions à l'électricité ; qui encore mobilisées pour le renforcement de la situation financière des caisses de retraite, l'amélioration de la transparence des finances publiques, la réduction des arriérés intérieurs, la rationalisation des exemptions en vue de renforcer l'administration des recettes. Autant d’énergies déployées qui on fini de convaincre le Conseil d’administration du FMI des progrès en cours en ce qui concerne les conditions de passage au point d'achèvement de l'initiative PPTE.
Il reste que pour atteindre le point d'achèvement, le Fonds attend bien plus d’Abidjan : « de bons résultats dans le cadre du programme et satisfaire les autres conditions de passage » a précisé dans une déclaration Naoyuki Shinohara. Décryptage de ce "bien plus" : « Il faut (à la Côte d’Ivoire) opérer des réformes structurelles pour accélérer la croissance et réduire la pauvreté : s'attaquer aux problèmes du secteur de l'électricité, améliorer la productivité dans le secteur du café et du cacao, et assurer la viabilité financière des services publics et de la raffinerie de pétrole, restructurer et développer le secteur financier aux fins d’amélioration de l'intermédiation financière et de réduction de la vulnérabilité du secteur, améliorer le climat des affaires pour augmenter la confiance des investisseurs… ». Abidjan c’est donc quoi faire !
Par Louis S. Amédé, Abidjan
© Copyright Les Afriques
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire