La nouvelle République démocratique du
Congo est en marche… du moins dans sa structure administrative. Fin de
cette semaine, va débuter l’élection des nouveaux gouverneurs des 26
provinces de cet Etat-continent.
Jusqu’ici, le pays ne comptait que 11 provinces. le projet
de découpage en 26 entités était sur le marbre depuis un référendum de
2006. "C’est vrai que ces entités sont souvent trop grandes", explique un ministre de la Province orientale (16 fois la Belgique en superficie), désormais démembrée en quatre entités. "Je ne suis donc pas opposé au principe, c’est le timing qui est insupportable."Tout ce processus de découpage a connu un coup d’accélérateur fin avril sous l’impulsion personnelle du président Kabila. "Cette annonce du découpage est intervenue au lendemain d’un entretien entre le président et le gouverneur du Katanga Moïse Katumbi. Ce dernier a refusé de se ranger derrière le président, du coup Joseph Kabila a fait donner l’artillerie. Sa première cible ? Le Katanga. Il s’agissait de montrer à Katumbi qu’il était dépendant du bon vouloir de Kinshasa", explique un éditorialiste de la capitale congolaise.
Tout est à faire
Pour passer de 11 à 26 provinces, il faut installer les
nouveaux parlements - parfois dans des bâtiments très approximatifs - et
élire les nouveaux gouverneurs parmi les élus des anciens parlements
provinciaux "renvoyés" dans les nouvelles entités. "Au Bandundu, découpé en trois provinces, deux des nouveaux chefs-lieux ne disposent pas de routes asphaltées", explique un élu de la nouvelle province du Maï-Ndombe, en route pour sa "capitale" Inongo.Pour le PPRD, parti au pouvoir de Joseph Kabila, l’objectif est clair. "Ils veulent décrocher le gouvernorat dans les 26 provinces, histoire d’asseoir leur pouvoir", poursuit notre élu qui voit d’un très mauvais œil la "dernière trouvaille" présidentielle. "Pour rentrer dans nos provinces, nous touchons 1 500 dollars pour le transport et 200 dollars par jour. Sommes qui nous seront payées par… l’Agence nationale de renseignement et plus par le ministère de l’Intérieur, histoire de bien nous faire comprendre qu’on a intérêt à nous tenir à carreau. Pas sûr que ce soit une bonne option, les élus n’aiment pas sentir la pression et quand celle-ci confine à la menace, ce qui est le cas ici, ça peut même pousser à la désobéissance", conclut notre élu.
lalibre.be
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