VIDEO Le président américain va s'entretenir cet après-midi avec Uhuru Kenyatta, son homologue kényan, de sujets économiques mais surtout de questions sécuritaires.
"L'Afrique est en marche", a affirmé samedi au
Kenya le président américain Barack Obama, au premier jour d'une visite
inédite dans le pays de son père, placée sous haute sécurité (voir la
vidéo ci-dessous).
"Je voulais être ici,
parce que l'Afrique est en marche, l'Afrique est l'une des régions du
monde à la plus forte croissance", a-t-il lancé en ouverture d'un sommet
mondial sur l'entrepreneuriat. "Les gens sortent de la pauvreté, les
revenus sont en hausse, la classe moyenne croît et les jeunes gens comme
vous exploitent les technologies pour changer la façon dont l'Afrique
fait des affaires", a-t-il encore déclaré à son auditoire.
Une
partie de la capitale du Kenya, visée ces dernières années par de
spectaculaires attaques des islamistes somaliens shebab, a été bouclée
pour la visite du président des Etats-Unis. L'ambassade américaine
elle-même a estimé que la conférence à laquelle le président américain
participait samedi matin pouvait être une "cible pour les terroristes".
Mais
le président kényan Uhuru Kenyatta a estimé que l'organisation même de
ce sommet sur l'entrepreneuriat montrait un tout autre visage de
l'Afrique que celui habituellement dépeint dans les médias. "Ce discours
sur le désespoir africain est faux, et, en fait, n'a jamais été vrai", a
affirmé le chef de l'Etat kényan en ouvrant la conférence économique
aux côtés de son homologue américain. "Faites savoir que l'Afrique est
ouverte et prête pour les affaires" . Et que le Kenya est "un foyer de
culture vivante", a-t-il ajouté en égratignant la chaîne américaine CNN
qui a déclaré que le pays était "un foyer de terreur".
Les
deux président ont ensuite présidé un dialogue bilatéral, en présence
notamment du vice-président kényan William Ruto, poursuivi par la
justice internationale pour crimes contre l'humanité. En ouverture du
dialogue au palais présidentiel à Nairobi, Uhuru Kenyatta a évoqué les
"nombreux défis auxquels nous sommes confrontés, en tête desquels la
sécurité, que je pense nous pouvons surmonter si nous travaillons
ensemble". "Aucun pays ne peut s'attaquer à ce problème seul, nous avons
besoin de partenaires", a-t-il ajouté.
De
son côté, Barack a défendu son programme "Power Africa" (*) qui vise à
doubler l'accès à l'électricité en Afrique subsaharienne mais avance,
selon les critiques, trop lentement. "Nous sommes sur la bonne voie"
pour atteindre l'objectif de créer "une capacité de production d'énergie
propre" de 30.000 MW, a-t-il déclaré à propos de cette initiative
lancée en fanfare en 2013. Mais depuis, il a essuyé de nombreuses
critiques, le programme n'ayant encore pas permis de produire de
l'électricité. Selon lui, ce n'est pourtant qu'une question de temps.
"Si vous voulez créer une centrale électrique aux Etats-Unis, ça ne
prend pas seulement un an", s'est-il défendu. "Les transactions
financières sont terminées, les projets ont déjà commencé et vous allez
bientôt voir les résultats du travail qui a été fait", a-t-il ajouté.
Première visite
Barack
Obama, né d'une mère américaine et d'un père kényan à Hawaï, est arrivé
vendredi soir au Kenya, pour sa première visite dans le pays depuis son
élection à la présidence des Etats-Unis en 2009 (voir encadré). "C'est
formidable d'être de retour au Kenya", a-t-il encore déclaré samedi
matin. "Je suis fier d'être le premier président américain à venir en
visite au Kenya, et évidemment, cela a une valeur personnelle pour moi.
Mon père venait du coin".
Au fil des
semaines, à mesure que la visite approchait, la ferveur n'a cessé de
monter au Kenya. Samedi encore, les principaux quotidiens consacraient
leurs unes à M. Obama, né à Hawaï d'une mère américaine et d'un père
kényan: "Kenya je suis là", "Le moment Obama", "Obama arrive"...
Obama au Kenya : les raisons d'une visite longtemps différée
Barack
Obama effectue samedi et dimanche une visite dans le pays de son père,
la première depuis qu'il est à la Maison Blanche. Une visite longtemps
différée à cause de l'inculpation du président Kenyatta devant la Cour
pénale internationale (CPI) pour son rôle présumé dans les violences
post-électorales de fin 2007-début 2008 dans lesquelles plus de 1.000
personnes sont mortes et 600.000 autres déplacées. Les poursuites devant
la CPI ont été abandonnées, faute de preuves. Mais le vice-président
Ruto, qui était dans le camp opposé à celui de M. Kenyatta lors de la
présidentielle de 2007, reste lui inculpé pour crimes contre l'humanité
devant la CPI.
Ignorant les positions ouvertement homophobes de M.Ruto, Barack Obama a réclamé l'"égalité des droits" pour les homosexuels en Afrique, comparant l'homophobie à la discrimination raciale qu'ont connue les Etats-Unis, lors d'une visite inédite au Kenya, le pays de son père. "Quand vous commencez à traiter les gens différemment, parce qu'ils sont différents, vous vous engagez sur un terrain où la liberté s'érode", a-t-il lancé.
Ignorant les positions ouvertement homophobes de M.Ruto, Barack Obama a réclamé l'"égalité des droits" pour les homosexuels en Afrique, comparant l'homophobie à la discrimination raciale qu'ont connue les Etats-Unis, lors d'une visite inédite au Kenya, le pays de son père. "Quand vous commencez à traiter les gens différemment, parce qu'ils sont différents, vous vous engagez sur un terrain où la liberté s'érode", a-t-il lancé.
Le
président américain va aussi aborder les questions sécuritaires. Dans
ce domaine, les Etats-Unis sont un partenaire important du Kenya où les
islamistes radicaux shebab, affiliés à Al-Qaïda. Avant son entretien
avec Uhuru Kenyatta, Barack Obama s'est rendu au mémorial érigé en
mémoire des victimes d'une attaque perpétrée dès 1998 par Al-Qaïda
contre l'ambassade américaine de Nairobi. L'attentat avait fait 224
morts. "Nous avons de façon systématique réduit les territoires que les
shebab contrôlent. Nous avons pu réduire leur emprise réelle en Somalie
et avons affaibli ces réseaux opérant ici en Afrique de l'Est", a samedi
déclaré le président américain. "Cela ne veut pas dire que le problème
est résolu", a-t-il cependant reconnu
Les
shebab ont mené une attaque sanglante contre un centre commercial de
Nairobi en 2013 (67 morts) et attaqué une université du nord-est
(Garissa, 148 morts en avril 2015).
lesechos.fr
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