Attaques dans le sud du Mali, appel à la vigilance en Côte d’Ivoire, la contagion islamiste inquiète les esprits. Les troupes françaises sur place restent très mobilisées. Paris s’inquiète de cette dégradation.
Deux semaines après la signature de l’accord de paix au Mali, la situation sécuritaire reste dégradée dans ce pays du Sahel. Pire, pour la première fois depuis le début de la crise malienne, en janvier 2012, l’un des groupes djihadistes maliens, Ansar Dine, menace directement la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso.
Une double attaque dans le sud du pays
Deux nouvelles attaques ont eu lieu samedi 27 et dimanche 28 juin. À Nara (au centre) d’abord, Ansar Dine a attaqué un camp militaire tuant trois soldats. Puis à Fakola (à la frontière ivoirienne), il a saccagé des bâtiments administratifs et de sécurité. Opérant loin de sa base du nord du Mali, Ansar a menacé d’attaquer la Côte d’Ivoire et la Mauritanie, « des pays qui travaillent avec les ennemis de l’islam », a-t-il justifié. Mercredi 10 juin, c’est la ville de Misséni, près des frontières ivoirienne et burkinabé, qui avait été attaquée par des islamistes, causant la mort d’ un militaire.Appel à la vigilance en Côte d’Ivoire
Le gouvernement de Côte d’Ivoire a appelé, mercredi 1er juillet, sa population à la « vigilance » afin de protéger le pays des menaces que représentent les groupes islamistes maliens. Une menace prise au sérieux par les autorités ivoiriennes et qui commencent à inquiéter la population.Combattus au Mali depuis l’intervention française en décembre 2013, les islamistes n’ont pas renoncé à déposer les armes. Non seulement ils continuent à porter des coups meurtriers au Mali, mais ils s’éloignent de plus en plus de leur zone d’intervention habituelle pour porter le fer dans toute la sous-région, profitant de la faiblesse des États et de la porosité des frontières.
Le spectre du bourbier
Deux ans et demi après le début de l’intervention française au Mali, la menace djihadiste n’est pas éradiquée dans la région. Elle est même en train de s’étendre à des États qui jusque-là, étaient épargnés. « Nous sommes de plus en plus inquiets par la situation au Mali, confiait un militaire de la force Barkhane à La Croix, il y a deux semaines : les Casques bleus et les forces maliennes ne sont pas d’une grande efficacité. Et les islamistes ont repris pied dans la région de Tombouctou, ils n’ont pas été délogés du grand Gao et ils frappent de plus en plus au sud, loin de leur base et de nos positions. » Tout le monde craint la contagion. Une contagion qui risquerait de se traduire, pour la France, en un bourbier.LAURENT LARCHER
la-croix.com
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