mardi 12 mai 2015

Mmusi Maimane, premier Noir à prendre la tête de l'opposition sud-africaine

L'Alliance démocratique, principal parti d'opposition sud-africain, a un nouveau chef, et pour la première fois : il est noir. Mmusi Maimane, surnommé le "Barack Obama de Soweto", a été élu dimanche à l'âge de 34 ans.

Pour la première fois en Afrique du Sud, un Noir dirigera l’opposition à l’Assemblée nationale. Mmusi Maimane a pris, dimanche 10 mai, la tête de l’Alliance démocratique (DA), principale parti face à l’ANC.
Désigné lors du congrès du parti à Port Elizabeth, Mmusi Maimane succède à Helen Zille, dont il était le protégé. À 64 ans, cette dernière avait annoncé en avril qu'elle ne briguerait pas un nouveau mandat à la tête de la DA, qu'elle a dirigée pendant huit ans.
Le "Barack Obama" sud-africain
À 34 ans, il est l’un des politiciens les plus jeunes et les plus prometteurs de sa génération. "Mmusi Maimane a eu une ascension fulgurante au sein de l’opposition. Il est rentré à la DA en 2009, et à peine cinq ans plus tard, il était déjà chef du groupe parlementaire de l’opposition", rappelle Caroline Dumay, correspondante de France 24 en Afrique du Sud.
Mmusi Maimane a un parcours hors du commun. Il a grandi à Soweto, le grand township de Johannesburg qui fut en pointe dans la lutte contre l'apartheid, dans une famille ANC. Diplômé de théologie, ce virtuose de la politique qui maîtrise six langues est déjà surnommé "Barack Obama de Soweto" par ses partisans, notamment pour ses talents d’orateur.
Il prêche d’ailleurs régulièrement dans une église de la Liberty Church - une congrégation évangélique, conservatrice - à Johannesburg, où il a rencontré sa femme Natalie, une femme blanche avec qui il a deux enfants.
L’incarnation d’une Afrique du Sud multiraciale
Le détail n’est pas anodin et il a fait mouche chez de nombreux cadres de la DA. "Maimane incarne cette Afrique du Sud que l’on veut tolérante et multiraciale. C’est une l’image parfaite pour le DA", explique Caroline Dumay.
La désignation d'un leader noir était en effet jugée cruciale par la plupart des observateurs. Elle pourrait permettre à la DA, formation libérale issue d'un petit parti anti-apartheid blanc, de poursuivre sa progression dans la majorité noire face à la toute-puissance de l'ANC, aux affaires en Afrique du Sud depuis l'avènement de la démocratie en 1994.
Ayant réuni 22,2 % des voix lors des législatives de 2014, la DA est passée en 20 ans de 380 000 électeurs à plus de quatre millions. Le parti rassemble désormais la majorité des électeurs blancs (9 % de la population), métis (9 %) et indiens (2 %). Avec Mmusi Maimane, le parti espère accroître son électorat noir, où les déçus de l’ANC sont de plus en plus nombreux.
france24.com

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