lundi 11 mai 2015

CAMEROUN :: « PAUL BIYA, L’ETAT ET LE RDPC »

C’est le titre de l’ouvrage que Pascal Messanga Nyamding a présenté au public mercredi dernier.
Quasiment toutes les sensibilités politiques ont répondu présentes. Celles de la majorité gouvernante et même celles de l’opposition étaient conviées à la dédicace du dernier livre de Pascal Messanga Nyamding, intitulé : «Paul Biya, l’Etat et le Rdpc : scènes des enjeux de l’épreuve du pouvoir 1982-2015». Cette cérémonie s’est déroulée mercredi dernier à Yaoundé. Le livre de 205 pages paru aux Editions «Dinimber&Larimber»,  indique de par sa titraille, «scènes», qu’il est question dans cet ouvrage d’une théâtralisation et un jeu bien orchestré de rôles au sommet de l’Etat. Apres avoir hérité du pouvoir, commence alors pour Paul Biya, une succession d’épreuves, de trahisons, de complots, de menaces d’éliminations physiques ou de déstabilisations.
Dans ce panier de crabes, des ennemis naguère se sont rapprochés et certaines amitiés se sont brouillées. Dans ces destins d’antipodes, beaucoup ont trahi tandis que d’autres sont restés fidèles. Sans oublier ceux qui dont les positions sont plus ou moins équivoques dans les rangs des amis comme dans les rangs des autres. Tel est le contenu du récit de Messanga Nyamnding. Le panel circonstanciel était constitué de Sindjoun Pokam,  Jean Koufane, Joseph Vincent Ntuda Ebode, Cécile Dolisane Ebosse, Mathias Eric Owona Nguini, Jean Marcel Mengueme, représentant du président de la République.
«On n’est pas promu parce qu’on est compétant mais parce qu’on appartient à un réseau qui franc-maçon, rosicrucien qui homosexuel ou encore des réseaux d’argent…», un extrait du livre sur lequel Sindjoun Pokam s’appuie pour démontrer à suffisance que, la guerre ne nous a jamais quittés. La situation sociopolitique du Cameroun demeure problématique et encadrée par une violence d’Etat rare. Dans sa note de lecture, le philosophe bien qu’interrompu fait savoir que c’est un plaidoyer de l’auteur à son président. Et, ce dernier terminera son propos en lui demandant si «le père entendra l’appel de son militant » ?
Abondant dans le même sens, Jean Koufane pense que l’auteur estime que « le pays n’est ni sûr, ni mûr, ni pur et ça c’est sûr ». On devrait revoir la question anglophone dans la répartition nationale. Ce dernier précise qu’à «la conclusion, au lieu d’écrire « injecter» du sang neuf, l’auteur a écrit «éjecter» mais il a été compris. Une seule question demeure on garde qui et on éjecte qui ?» Le Dr Mathias Eric Owona Nguini quant à lui souligne que «cet essai politique est guidé par la logique de l’engagement politique qui est l’éthique de la conviction, opposé de l’éthique de la responsabilité. Ses propos ne sont pas guidés par un logos de la révérence politique malgré la mobilisation des ressources académiques et scientifiques ce qui lui interdit d’analyser à fond la gouvernance de son champion pour comprendre»
François Marc Modzom, modérateur, pour saluer son patron, Issa Tchiroma Bakary, ministre de la Communication a dit de lui qu’il est aujourd’hui un «ancien adversaire politique devenu allié stratégique». En contre poids à ceux que l’auteur a nommé «mes pires contradicteurs», figurait Joseph Vincent Ntuda Ebode, qui lors de son exposé a fait savoir que ce livre porte sur un homme, plus précisément un animal politique, un parti et sur une institution. Il ajoute, «c’est d’abord un témoignage, celui d’un militant de base qui aujourd’hui a un regard rétrospectif de quelqu’un qui se souvient combien il vient de loin. L’auteur nous fait savoir que si le Cameroun depuis 1982 passe d’un cycle de violence à un autre, et que ces cycles sont politiquement arrangés, cela signifie que ces derniers ne sont pas à leur terme».
Enfin, l’auteur pour échapper aux formules classiques des notes lecture, a choisi ses « pires contradicteurs » pour que ce livre soit un instrument de travail pour tous les Camerounais. Il précise aussi avoir «voulu montrer dans cet ouvrage que le Cameroun est dirigé par un homme qui impulse la dynamique dans les dynamiques et un proverbe dit que, même si on n’aime pas le lièvre, il faut quand même reconnaitre qu’il va très vite ».
© Mutations : Thierry Etoundi
camer.be

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