mardi 23 octobre 2012

Mali: Les jihadistes renforcent leurs bases à mesure que se précise l'option militaire (SYNTHESE

(Xinhuanet 23/10/2012)

BAMAKO -- Le Mali et la communauté internationale se préparent pour une intervention militaire au nord de ce pays afin de chasser les islamistes, qui occupent ses parties septentrionales. Deux jours après la tenue de la réunion du groupe de soutien et de suivi sur la situation au Mali (mis en place par le conseil de sécurité de l' Onu), les occupants font venir des centaines de combattants de par le monde, afin de préparer la riposte en cas d'intervention militaire pour les déloger.
En effet, selon des habitants d' Ansongo, un cercle de la région de Gao (nord-est du Mali), occupée par le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'ouest (Mujao), "des centaines de combattants venus du Soudan (constituant les plus nombreux) de la Libye, de l'Egypte, du Pakistan, du Saharaoui, entre autres, sont en train de venir depuis vendredi dernier".
Un de ces habitants d'Ansongo a confié à Xinhua: "Selon les informations que j'ai reçues auprès des gens du Mujao, plusieurs autres renforts vont venir. Ceux qui sont déjà dans la région de Gao, sont basés d'abord dans une localité située à 120 kilomètres d'Ansongo. Ils ont été accueillis par les responsables du Mujao de Gao et d'Ansongo".
Ce même habitant affirme avoir appris que "la plupart des combattants venus, qui sont lourdement armés, sont des jeunes".
Par ailleurs, selon deux habitants de Tombouctou, une des régions du nord du Mali, occupée par Ançar Dine d'Iyad Ag Ghali, joints par Xinhua, plus de 150 combattants sont arrivés chez nous".
Selon ces deux habitants, "ce sont les combattants soudanais et Saharaouis qui sont les plus nombreux, cependant, il y a d'autres combattants dont on ignore les origines".
Pour rappel, l'arrivée de ces renforts du côté des islamistes et terroristes armés, fait suite à la position clairement affichée par la communauté internationale, lors de la réunion du groupe de soutien et de suivi sur la situation au Mali, tenue vendredi dernier à Bamako. Ce, en vue d'aider le Mali à chasser ceux-ci (occupants).
Ce groupe de soutien et de suivi sur la situation au Mali a été mis en place par le conseil de sécurité de l' Organisation des Nations unies et la récente réunion a été initiée par l'Union africaine en collaboration avec l'Onu.
A l'issue de cette rencontre, la présidente de la commission de l'Ua, Mme Nkosazana Dlamini-Zuma, a déclaré qu'il faut "envisager une intervention militaire" pour mettre fin à la crise au nord du Mali, dont la partie nord est sous occupation de groupes rebelles et islamistes.
Celle-ci a précisé qu'une note technique pour l'intervention militaire sera soumise au conseil de sécurité de l'Onu, après les appréciations de l'Ua et de la CEDEAO.
La même fermeté a été exprimée par son homologue de la CEDEAO, Kadré Désiré Ouédraogo, qui a précisé que "les forces de la CEDEAO sont prêtes" et que l'organisation sous régionale "est prête à prendre ses responsabilités".
En outre, pour davantage exprimer leurs attachement à la crise qui sévit au nord du Mali, l'Onu et l'Ua ont annoncé "l'ouverture des bureaux de leurs deux représentants spéciaux à Bamako".
A l' ouverture de cette réunion, le président de la république par intérim du Mali, Dioncounda Traoré, a "insisté sur le caractère urgent de la mise en oeuvre de la résolution 2071 (2012) du Conseil de sécurité de l'Onu car nous sommes engagés dans une véritable course contre la montre et nous ne devons plus perdre la moindre seconde qui sera mise à profit par l'adversaire commun".
Celui-ci avait également souligné que "l'Armée nationale du Mali a besoin de votre soutien (celui de la CEDEAO, de l'Ua et de l'Onu, Ndlr) pour faire face aux nouveaux risques sécuritaires transnationaux. Si nous continuons les efforts de persuasion pour élargir la base sociale et politique des actions militaires indispensables dans le Septentrion malien, notre décision n'en est pas moins prise (...)".
Quant à Tiéman Coulibaly, ministre malien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, il a précisé à la fin de la rencontre que "le dialogue se fera avec ceux (les occupants, Ndlr) qui sont pour l'unicité et le caractère laïc de la République du Mali", ajoutant: "Cependant, il n' y a pas et il n'y aura de solution que l'option militaire pour libérer le nord de notre pays".
Deux jours après ces prises de positions par les autorités maliennes et la communauté internationale, les jihadistes renforcent leurs bases à Tombouctou et Gao en faisant venir des combattants.
A la lumière de ces éléments, on peut dire que plus l'option militaire du Mali et de la communauté internationale se précise, plus les jihadistes renforcent leurs bases.

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