(Le Monde 22/10/2012)
Six mois après un coup d'Etat ayant renversé en Guinée-Bissau le gouvernement de Carlos Gomes Junior, le nouveau régime de ce pays instable miné par le trafic de drogue a accusé dimanche le Portugal d'être derrière une tentative de contre-coup d'Etat qui a fait sept morts.
Dimanche à l'aube, un groupe d'hommes armés a tenté de prendre d'assaut la caserne d'une d'élite de l'armée de terre, les "bérets rouges", près de l'aéroport de la capitale, Bissau. Ils ont pris la fuite après une heure d'échanges de tirs meurtriers.
Les assaillants étaient dirigés par le capitaine Pansau N'Tchama, considéré comme proche de l'ex-premier ministre Carlos Gomes Junior, renversé le 12 avril. Le capitaine N'Tchama, membre lui-même des "bérets rouges", était à la tête du commando ayant assassiné en 2009 le président Joao Bernardo Vieira.
"Le gouvernement considère le Portugal, la Communauté des pays de langue portugaise et Carlos Gomes Junior comme les promoteurs de cette tentative de déstabilisation dont le but et la stratégie sont de renverser le gouvernement de transition", selon un communiqué du gouvernement. Le texte ajoute que les objectifs étaient aussi de "mettre en cause tout le processus politique en cours, avec un seul but : faire revenir Carlos Gomes Junior au pouvoir et également de justifier la présence d'une force internationale" de stabilisation en Guinée-Bissau.
RÉCEMMENT RENTRÉ DU PORTUGAL
Le gouvernement de Carlos Gomes Junior, qui vit en exil au Portugal, a été renversé le 12 avril par un putsch intervenu entre les deux tours de la présidentielle, alors que M. Gomes Junior était arrivé en tête du premier tour. Les putschistes, dirigés par le chef d'état-major des armées, le général Antonio Indjai, ont rendu le pouvoir à des hommes politiques avec lesquels ils ont signé un accord pour la mise en place d'autorités de transition, dirigées par le président Manuel Serifo Nhamadjo.
Au moins sept personnes, dont six assaillants, selon un bilan établi par l'AFP, ont été tuées lors de l'attaque de la caserne des "bérets rouges". Le gouvernement parle dans son communiqué de six morts, d'un blessé grave et de quatre arrestations. Le capitaine N'Tchama est récemment rentré du Portugal, où il était en formation militaire depuis juillet 2009, selon des sources sécuritaires. Il était déjà le chef d'un commando qui avait assassiné le président Vieira en mars 2009, quelques heures après l'assassinat du chef d'état-major des forces armées Batista Tagmé Na Waie.
Le Monde.fr avec AFP
22.10.2012 à 07h05• Mis à jour le 22.10.2012 à 07h22
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