(Agence Ecofin 16/10/2012)
L’information est publiée dans les colonnes de la dernière édition de l’hebdomadaire Repères. Le vice-président de la Chambre de commerce, de l’industrie, des mines et de l’artisanat du Cameroun (Ccima), Ekoko Mukete, présentant le climat des affaires du Cameroun le 4 octobre dernier aux investisseurs sud-africains, a affirmé que certaines entreprises parapubliques sont à vendre.
« Vous avez par exemple la Cdc (Cameroon Development Corporation, ndlr) qui produit de la banane et que l’Etat voudrait vendre à 64 millions de dollars. L’agriculture emploie 70% de notre main d’œuvre et 22% de notre Pib vient de là. Le sol camerounais est fertile. Lorsque vous y mettez de la banane, vous avez 14 mois pour la récolter. Avec votre technologie, ce sera plus facile. Vous avez aussi la Scdp (société camerounaise de dépôts pétroliers, ndlr) que l’Etat cède à 14 millions de dollars. Il y a également la Sodecoton détenu par l’Etat à plus de 70%. L’entreprise de téléphonie Camtel est aussi à vendre. Vous pouvez prévoir 120 millions de dollars américain », expliquait-il.
Il a présenté la corruption comme seul obstacle à l’investissement au Cameroun, tout en invitant les sud-africains de ne pas se décourager par cela, car le pays est engagé dans la lutte contre ce fléau. « L’Etat a mis sur pied un organe de lutte contre la corruption. Le Cameroun compte 32 types de minerais pendant que Douala flotte sur du gaz. Les présences de Mtn et de Tiger Brand qui a acquis Chococam à 75% sont à cet égard édifiantes. Les responsables de ces entreprises peuvent vous donner une idée précise de notre climat des affaires et je crois que vous serez satisfaits », explique Ekoko Mukete.
D’après les informations disponibles sur son site web, la Scdp est une société anonyme à participation publique est créée en 1979 pour faire face aux problèmes d'approvisionnement en hydrocarbures au Cameroun. Son capital s'élève à 3,5 milliards de francs CFA et est détenu à 51% par l’Etat camerounais et à 49% par des partenaires étrangers tels que Total ou encore Oil Libya.
Créée en 1974, la Sodecoton est une entreprise au capital de 5,4 milliards de FCfa. Ce capital est détenu à 59% par l’Etat du Cameroun, 30% par Geocoton, une entreprise française et 10% par Smic, une société d’actionnaires constitués par des privés camerounais.
La Cdc, quant à elle, est un complexe agro-industriel de production, de transformation et de commercialisation des cultures d'exportation. Ses principaux produits sont la banane, les produits semi-finis en caoutchouc, ou encore l’huile de palme et de palmiste. La CDC est une société parapublique qui s’étend sur quatre régions: le Sud-Ouest, le Nord-Ouest, l’Ouest et le Littoral.
Selon les informations recueillies sur son site web, ses plantations couvrent une superficie totale d'environ 41000 hectares de terres, dont 38000 hectares de production. La CDC compte un effectif de plus de 15700 employés, y compris les travailleurs temporaires. Ce qui fait de cette société le deuxième employeur du Cameroun, après l’Etat.
La Cameroon telecommunications (Camtel), elle, est une entreprise parapublique. Elle offre les services de téléphonie mobile avec CT Phone, la téléphonie fixe et les services Internet. En décembre 2011, dans une interview accordée à TIC Mag, son directeur général, David Nkoto Emane, déclarait que Camtel valait 500 milliards de francs Cfa. « Ce que j’ai toujours dit, c’est que pour vendre Camtel, il faut d’abord améliorer l’infrastructure, notamment les réseaux. Ce qui est fait aujourd’hui. En tant que directeur général, vous comprenez bien que je préfère être directeur général d’une société d’Etat qu’être directeur général d’une société privée », affirmait-il.
Beaugas-Orain Djoyum
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