(Le Monde 30/03/2012)
Le gouvernement équato-guinéen a demandé, jeudi 29 mars, à la France de freiner la procédure de demande d'un mandat d'arrêt international à l'encontre de Teodorin Obiang, le fils du président équato-guinéen Téodoro Obiang, menaçant de s'en prendre aux entreprises françaises en Guinée."Devant cette provocation ouverte contre l'Etat équato-guinéen, le gouvernement recommande au gouvernement français qu'il prenne des mesures immédiates pour freiner la continuité de ces actions déstabilisatrices", selon un communiqué. Le gouvernement "se réserve le droit d'agir en réciprocité : si la France veut une rupture de ses relations avec l'Etat équato-guinéen de forme unilatérale, qu'elle le manifeste clairement", ajoute-t-il. Malabo estime que les "entreprises françaises (...) devront (...) partager les conséquences négatives qui découlent de cette situation".
"PROVOQUER UNE DÉSTABILISATION INTERNE"
Le gouvernement équato-guinéen "est conscient que l'unique but des juges, autorités et agents français est de provoquer une déstabilisation interne de la République de Guinée équatoriale", affirme-t-il. Il "prévient que la Guinée équatoriale n'est pas une ancienne colonie française (...) et que ses relations avec la France se limitent à celles du droit international". Il rappelle également que "les manœuvres déstabilisatrices n'ont jamais prospéré dans le pays, comme en témoignent les tentatives avortées d'invasions de mercenaires enregistrées dans le passé".
Dans le cadre de l'enquête ouverte en France sur les biens mal acquis, les juges d'instruction ont entamé au début de mars la procédure de lancement d'un mandat d'arrêt en sollicitant l'avis du parquet, selon une source proche de l'enquête. Ils soupçonnent Teodorin Nguema Obiang Mangue de blanchiment et de détournement de fonds publics étrangers.
La justice française enquête depuis décembre 2010 sur les conditions dans lesquelles trois chefs d'Etat africains, Denis Sassou Nguesso, du Congo, Teodoro Obiang Nguema et le défunt président gabonais Omar Bongo Ondimba ont acquis un important patrimoine immobilier et mobilier en France. Les enquêteurs soupçonnent que ces biens ont été acquis à partir de détournements de fonds publics.
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