(Metro 22/03/2012)
Des militaires maliens ont annoncé avoir pris le pouvoir, tôt jeudi 22 mars, à Bamako après plusieurs heures de combat. Une action que la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) et l'Union Européenne ont fermement condamné.
La Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) a fait par de sa désapprobation suite au coup d'Etat militaire au Mali qui a renversé le régime du président Amadou Toumani Touré, jeudi 22 mars. L'organisation régionale, qui rassemble quinze états africains dont le Mali, "condamne fermement les actions mal avisées des mutins", selon un communiqué. Elle "rappelle aux militaires quelle est leur responsabilité selon la Constitution et réitère la politique de la Cédéao de 'zéro tolérance' à l'égard de toute tentative de prise ou de maintien du pouvoir par des moyens anticonstitutionnels".
La Cédéao, dont le siège est situé dans la capitale nigériane Abuja, "a suivi le déroulement des évènements à Bamako avec consternation et une inquiétude grandissante suite à la mutinerie d'une section de l'armée dans les casernes de Kati, à la bordure de la capitale". L'organisme inter-gouvernementale dit suivre "de près" la situation au Mali et avertit dans son communiqué qu'elle "répondra de façon appropriée à toute tentative pour perturber davantage la situation sécuritaire précaire", sans plus de précisions. Elle souligne que les "troubles" causés sont "d'autant plus répréhensibles qu'ils surviennent à un moment où un effort régional et international est en cours pour trouver une solution pacifique face à la rébellion dans le nord du pays".
L'UE réclame le retour du pouvoir constitutionnel
L'Union européenne a également condamné jeudi le coup d'Etat militaire et réclamé le retour "dès que possible" du pouvoir constitutionnel. "Nous condamnons la prise de contrôle du pouvoir par les militaires et la suspension de la Constitution", a dit le porte-parole de la chef de la diplomatie de l'UE, Catherine Ashton, dans un communiqué. "Le pouvoir constitutionnel doit être rétabli dès que possible", a-t-il ajouté. "La sécurité et la liberté du peuple malien doivent être préservées en toute circonstance", a ajouté le porte-parole, Michael Mann.
Une révolte sous fond de guerre civile
Depuis le 17 janvier, le Mali est confronté à des attaques de touaregs du Mouvement national pour la libération de l'Azawad (MNLA). Les militaires qui viennent de s'emparer du pouvoir ont dissous les institutions et décrété un couvre-feu pour, selon eux, en finir avec le manque de moyens dans la lutte contre cette rébellion touareg et les groupes islamistes dans le nord du pays. Déjà, les combats opposant rebelles touareg et armée ont poussé près de 200 000 personnes à fuir selon les Nations unies.
En début de semaine, la Cédéao avait déjà appelé les rebelles dans le nord du Mali à déposer les armes et averti qu'elle prendrait "toutes les mesures nécessaires" pour soutenir les autorités de Bamako, dans un communiqué. Depuis sa création, le 28 mai 1975, la CEDEAO s'est assez vite intéressée au maintien de la paix, bien qu'à la base son rôle soit purement économique. Parmi ses membres figurent notamment le Bénin, le Burkina Faso, le Niger, la Sierra Leone, le Sénégal ou encore le Togo.
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