mercredi 14 mars 2012

RAID AERIEN CONTRE AQMI: la Mauritanie donne un signal fort

 (Le Pays 14/03/2012) 
Dans son combat contre la nébuleuse AQMI (Al-Qaïda au Maghreb islamique), la Mauritanie se montre toujours très tenace. En effet, pour traquer la bande intégriste qui écume le Sahel, sème la terreur et endeuille les familles, le pays des Maures ne se fait pas prier. Il va jusqu’à frapper sur le sol malien. 
Pas plus tard que le dimanche dernier, ses avions ont livré un combat contre une colonne de véhicules d’AQMI, près de Tombouctou. Résultat : des véhicules détruits et deux intégristes capturés. Jusqu’ici, la Mauritanie nous avait habitués à des attaques terrestres aux frontières maliennes, mais jamais (sauf erreur de notre part) on n’avait assisté à ce mode opératoire aérien à l’intérieur même du pays. Les partisans de Ben Laden au Sahel africain ont bien du souci à se faire ! En tout cas, les attaques au sol contre ces « fous » d’Allah semblent montrer leurs limites au point que l’on se demande si les raids aériens ne se présentent pas aujourd’hui comme une précieuse alternative.
Toujours est-il que la Mauritanie, qui a toujours montré une constante témérité dans la traque de la nébuleuse, vient de donner un signal fort aux autres pays de la bande sahélo-saharienne. Mais encore faut-il que ceux-ci lui emboitent le pas, eux qui ont jusqu’ici fait montre d’une certaine frilosité que rien ne semble justifier. Où était donc l’Etat malien pour que son voisin mauritanien vienne frapper ces bandits du Sahel sur son propre territoire ? Même si l’on peut imaginer que la Mauritanie a agi avec son aval, on se demande cependant pourquoi on n’a pas assisté à une action conjointe. Faut-il alors déduire comme bien d’autres analystes que le Mali a capitulé face à la coalition AQMI- rébellion touareg ? Une chose est sûre, ce pays à lui seul ne peut venir à bout de ce mal qui s’est profondément enraciné ; en atteste son récent échec face à la rébellion touareg à Tessalit, qu’il a qualifié de « repli tactique ». Face à un mouvement comme AQMI qui a étalé ses tentacules, surtout à la faveur de sa fusion avec les rebelles touareg, il est inutile de rappeler que le problème est désormais transfrontalier.
Or, en matière de coalition contre ces fondamentalistes, il a été jusqu’ici servi rien moins que des rencontres et de belles résolutions mais qui n’ont jamais été suivies d’actions concrètes, en tout cas pas officiellement. Peut-être attend-on encore le pire pour jouer les sapeurs-pompiers ?

Boulkindi COULDIATI
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