(Le Télégramme 24/03/2012)
Au lendemain du coup d'État qui a renversé le président malien, la rébellion touareg annonçait la poursuite de son offensive alors que de nombreux appels au retour à l'ordre constitutionnels étaient lancés.L'incertitude régnait toujours, hier au Mali, sur le sort du président Amadou Toumani Touré, renversé jeudi par des militaires, déjà de plus en plus isolés par les appels au retour à l'ordre constitutionnel. Le capitaine Amadou Sanogo, chef de la junte qui a pris le pouvoir jeudi, a affirmé que les dirigeants du régime renversé étaient «sains et saufs» et seraient «remis à la justice malienne». La rébellion touareg, qui a indirectement provoqué le coup d'État de soldats excédés par le manque de moyens, a indiqué qu'elle entendait poursuivre «son offensive» dans une zone où sévissent aussi des groupes islamistes. Le Mouvement national pour la libération de l'Azawad (MNLA) dit vouloir continuer à agir «pour déloger l'armée malienne et son administration de toutes les villes de l'Azawad», berceau des Touareg.
L'Union africaine suspend la participation du pays
À cinq semaines du premier tour de la présidentielle, prévu le 29avril, le coup d'État a été condamné dans une déclaration commune par douze des principaux partis politiques maliens, fragilisant la position des putschistes. L'Union africaine (UA) a décidé de suspendre le Mali de toute participation à ses activités et l'envoi à Bamako d'une mission conjointe avec la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (Cédéao). Un sommet extraordinaire des chefs d'État de la Cédéao se tiendra mardi à Abidjan pour discuter de la situation. Les États-Unis ont prévenu que l'aide économique et militaire de 70millions de dollars qu'ils versent au Mali risquait d'être compromise si l'ordre constitutionnel n'était pas rétabli. Et l'Union européenne (UE) a «fermement» condamné le coup d'État et appelé «à la libération des responsables de l'État», au «retour d'un gouvernement civil». L'UE a décidé «de suspendre les opérations de développement», sauf l'aide humanitaire. Ces prises de position s'ajoutent aux condamnations des voisins du Mali: Algérie, Niger et Mauritanie, où les répercussions de la crise sont fortement ressenties. La France, ex-puissance coloniale, a déclaré hier n'avoir pas réussi à joindre le président déchu et a réclamé le respect de son intégrité physique.
24 mars 2012 -
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