(Le Temps.ch 14/03/2012)
Une ONG américaine suscite la polémique avec une vidéo, visionnée 76 millions de fois sur Internet, qui demande l’arrestation du chef de l’Armée de résistance du seigneur.
Une ONG américaine suscite la polémique avec une vidéo, visionnée 76 millions de fois sur Internet, qui demande l’arrestation du chef de l’Armée de résistance du seigneur.
Ben Keesey contre-attaque pour défendre la campagne qu’il mène avec l’ONG Invisible Children en faveur de l’arrestation du chef de guerre ougandais Joseph Kony. C’est une vidéo diffusée par l’ONG la semaine dernière et visionnée 76 millions de fois sur YouTube qui a créé la polémique: quelles sont les motivations de l’ONG et quel usage fait-elle de l’argent récolté grâce au film? S’adressant à ses détracteurs dans une deuxième vidéo, diffusée lundi soir sur Internet, le directeur d’Invisible Children, Ben Keesey, a justifié le ton de sa campagne par la nécessité d’alerter les opinions publiques sur les atrocités commises par Joseph Kony: «Cette vidéo s’inscrit dans une campagne réfléchie et stratégique.»
L’Armée de résistance du seigneur (LRA) et son chef Joseph Kony se sont illustrés entre 1988 et 2005 par une pratique systématique des enlèvements d’enfants pour en faire des soldats. Au nom de Joseph Kony, surnommé le Messie sanglant, les rebelles ont commis de nombreux massacres contre des civils. En 2005, la Cour pénale internationale (CPI) a délivré un mandat d’arrêt contre lui pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité. Depuis 2006, Joseph Konny et son armée qui se réduirait désormais à moins de 300 combattants, sont en fuite aux confins de la République démocratique du Congo, du Soudan du Sud et de la République centrafricaine.
Une opération juteuse
Dans son film militant, Invisible Children fait entendre un message unique: le gouvernement américain et les soldats que ce dernier a déployés en Centrafrique doivent aider à traduire Joseph Kony devant la justice. La vidéo fait aussi la promotion d’articles que l’ONG met en vente pour financer sa campagne: le Kony 2012 Action Kit à 35 dollars et le bracelet anti-Kony à 10 dollars étaient épuisés une semaine après leur lancement. Mais Ben Keesey se défend de mal dépenser l’argent, qui aurait été englouti dans la réalisation du vidéoclip: «J’accepte les critiques sur notre stratégie, mais l’organisation est transparente de son sommet à sa base.»
L’action de l’ONG, guidée par de bons sentiments, est soutenue par le procureur de la CPI, Luis Moreno-Ocampo qui se félicite «que la campagne pour arrêter Joseph Kony trouve un écho dans le monde entier».
Boris Mabillard
L’Armée de résistance du seigneur (LRA) et son chef Joseph Kony se sont illustrés entre 1988 et 2005 par une pratique systématique des enlèvements d’enfants pour en faire des soldats. Au nom de Joseph Kony, surnommé le Messie sanglant, les rebelles ont commis de nombreux massacres contre des civils. En 2005, la Cour pénale internationale (CPI) a délivré un mandat d’arrêt contre lui pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité. Depuis 2006, Joseph Konny et son armée qui se réduirait désormais à moins de 300 combattants, sont en fuite aux confins de la République démocratique du Congo, du Soudan du Sud et de la République centrafricaine.
Une opération juteuse
Dans son film militant, Invisible Children fait entendre un message unique: le gouvernement américain et les soldats que ce dernier a déployés en Centrafrique doivent aider à traduire Joseph Kony devant la justice. La vidéo fait aussi la promotion d’articles que l’ONG met en vente pour financer sa campagne: le Kony 2012 Action Kit à 35 dollars et le bracelet anti-Kony à 10 dollars étaient épuisés une semaine après leur lancement. Mais Ben Keesey se défend de mal dépenser l’argent, qui aurait été englouti dans la réalisation du vidéoclip: «J’accepte les critiques sur notre stratégie, mais l’organisation est transparente de son sommet à sa base.»
L’action de l’ONG, guidée par de bons sentiments, est soutenue par le procureur de la CPI, Luis Moreno-Ocampo qui se félicite «que la campagne pour arrêter Joseph Kony trouve un écho dans le monde entier».
Boris Mabillard
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