Mohammed Ibn Chambas, représentant spécial du secrétaire général des Nations unies pour l'Afrique de l'Ouest, a jugé que le processus électoral au Togo depuis un an avait été "libre et transparent". Pour l'ONU, si la réélection de Faure Gnassingbé peut-être contestée, il faut qu'elle le soit dans les règles constitutionnelles.
Mauvaise nouvelle pour Jean-Pierre Fabre, principal opposant togolais qui conteste la réélection de Faure Gnassingbé, issue des résultats provisoires de la présidentielle du 25 avril. Mohammed Ibn Chambas, représentant spécial du secrétaire général des Nations unies pour l'Afrique de l'Ouest, a assuré jeudi 30 avril, à Lomé, que le processus électoral avait été crédible. "Les Togolais sont allés voter sans violence. Ils ont exprimé librement leur choix. (...) Tous ceux qui sont venus observer ces élections, y compris la société civile togolaise, ont vu que ces élections étaient crédibles, libres et transparentes", a-t-il déclaré.
"Nous sommes contents de ce que nous avons vu", a-t-il ajouté, précisant que son organisation était impliquée dans le processus électoral au Togo depuis environ un an, travaillant avec toutes les institutions impliquées dans cette élection, mais aussi la société civile togolaise. Les résultats annoncés mardi par la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), qui donnent le président sortant Faure Gnassingbé vainqueur avec 58,75% des suffrages exprimés contre 34,95% pour Jean-Pierre Fabre, ont été transmis mercredi après-midi à la Cour constitutionnelle qui doit les valider.
Au pouvoir depuis 48 ans
Jean-Pierre Fabre a dit mercredi qu'il se considérait comme le président élu du Togo, ne reconnaissant pas la victoire de Faure Gnassingbé, dont la famille dirige le Togo depuis 48 ans. Pourtant, les différentes missions d'observation électorale - Union africaine, Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest, Concertation nationale de la société civile (une ONG togolaise financée par l'Union européenne) - ont estimé le scrutin libre et transparent et n'ont pas signalé de fraudes.
Concernant la contestation des résultats par l'opposition, Mohammed Ibn Chambas a rappelé qu'il y avait un processus bien défini par la Constitution et les lois togolaises. "S'il y a un candidat qui n'est pas content des résultats proclamés par la Ceni, c'est à lui de faire recours devant la Cour constitutionnelle", a-t-il expliqué, ajoutant qu'il n'avait pas du tout de craintes pour le Togo dans les jours à venir. "Le pays est dans le calme. Il revient à tous les Togolais de rester dans le calme et de suivre le processus de manière légale."
En contestant les résultats mercredi, l'opposition avait appelé les Togolais à se mobiliser massivement contre le régime de Faure Gnassingbé, qu'elle a accusé d'avoir organisé un coup de force électoral. Mais aucun rassemblement n'a depuis été signalé dans le pays.
Jeuneafrique.com
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