(Les Echos 12/01/2012)
Une bombe judiciaire à Paris ». « Le Soir » de Bruxelles tire la leçon du nouveau rapport, commandité par le juge français Marc Trévidic, sur la mort, le 6 avril 1994, du président rwandais hutu Juvenal Habyarimana. Une disparition à l'origine du génocide des Tutsis. De 800.000 à 1 million de Rwandais ont perdu la vie. Depuis 1994, la controverse fait rage sur l'attribution de cet assassinat, aux extrémistes hutus ou aux rebelles du Front patriotique rwandais tutsi. « Il a fallu près de vingt ans, écrit ‘‘Le Soir'', pour qu'une lecture soit livrée, enfin crédible parce qu'elle repose sur l'envoi d'experts sur place et l'observation des lieux. » A la différence du juge Jean-Louis Bruguière, dont les conclusions faites sans aucune enquête sur le terrain ont provoqué une crise diplomatique entre la France et le Rwanda, le juge Trévidic s'est rendu en 2010 sur place pour enquêter. Et « Le Soir » enfonce le clou. « Aller sur place, analyser les lieux, interroger, recouper : cette leçon s'impose comme un devoir. Une leçon violente, insultante pour tous ceux qui ont géré ce dossier, tant elle est basique. » D'après les analyses balistiques, l'avion qui transportait le président Habyarimana a été abattu par des missiles tirés depuis le camp militaire de Kanombe tenu par les loyalistes hutus.
Ce qui exonère les proches de l'actuel président tutsi du Rwanda, Paul Kagame, qui avaient été mis en cause par le juge Bruguière. « Le Soir » est d'autant mieux placé pour faire la leçon que les conclusions du journal publiées à l'issue d'une minutieuse enquête sont désormais recoupées par le nouveau rapport.
12/01 | 07:00 | Jacques Hubert-Rodier
Ecrit par
Jacques HUBERT-RODIER
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