mercredi 10 février 2010

Bénin : Malgré la signature d’un protocole d’accord avec le gouvernement, les enseignants du supérieur durcissent leur grève

Fulgence Afouda du Synares, Alphonse da Silva du Snes, Marcellin Amoussou-Guenou du Synhub et Thierry Gnanho du Secup, en acceptant de parapher avec le gouvernement un protocole d’accord le 04 février 2010 pensaient certainement ramener la balle à terre après tant de mois de grève sur les campus. Ils auraient ainsi cédé au moratoire de cinq mois de trêve à eux demandé par leur débiteur. Mais l’Assemblée générale que ces responsables syndicaux ont tenue hier lundi 08 février avec leur base en a décidé autrement.

Cinglant désaveu de la base aux responsables de l’intersyndicale des enseignants du supérieur est-on tenté d’affirmer, eu égard aux débats houleux et à l’ambiance surchauffée ayant prévalu à cette Ag hebdomadaire de compte rendu.
En effet, prévu pour durer deux heures (10h à 12h), c’est à 16h que la séance a pris fin avec à la clé, une motion rendant compte des points débattus et des grandes décisions prises. Au nombre de celles-ci, l’Assemblée générale des enseignants des universités nationales du Bénin a décidé de rejeter le document intitulé « Protocole d’accord » puisque selon ces enseignants, le document ne prend nullement en compte leurs revendications négociées.
Aussi décident-ils de maintenir le mouvement de grève jusqu’à la satisfaction des revendications. Le langage était franc et direct. Pour la grande majorité, les responsables syndicaux ne devraient pas signer un tel protocole sans préalablement concerter la base.
L’Ag étant souveraine, Fulgence Afouda du Syndicat autonome de la recherche et de l’enseignement supérieur(Synares), Alphonse daSilva du Syndicat national de l’enseignement supérieur(Snes), Kuassi Marcellin Amoussou-Guénou du Syndicat nationaldes hospitalo-universitaires(Synhub) et Thierry Gnanho du Syndicat des enseignants et chercheurs de l’université de Parakou(Secup) n’ont pu convaincre leurs collègues à démordre.
Ils ne pouvaient même en être autrement. Sur place déjà, ces responsables de l’intersyndicale tenaient autre langage. Dans les entretiens qu’ils ont accordés à la presse, ils se sont accordés à dire que le contenu du protocole est vague. Mais pourquoi avoir accepté signer cela ? Est-ce parce qu’on était animé d’une fibre patriotique de sauver de justesse une année ? Ou est-ce parce qu’on était fatigué des grèves ? Ou bien il y a-t-il d’autres motivations qui sous-tendent cette signature ?
Des propos qui confondent…
15 février. C’est cette date buttoir qui a été maintes fois agitée par les responsables syndicaux comme étant le dernier délai pour que le Cames invalide l’année académique si rien n’était fait. Aujourd’hui, les versions diffèrent. L’heure n’est plus à l’affolement. Fulgence Afouda et ses pairs semblent changer complètement de langage.
Quel que soit le temps que durera le mouvement, ils sont prêts à sacrifier leurs congés et revoir le programme académique. Ils sont même allés plus loin en confiant que la validation ou non d’une année dépend aussi bien de l’Unesco que du gouvernement. L’autre aspect qu’il faut ressortir est que Alphonse daSilva et consorts ont une mémoire très courte en acceptant accorder -n’eut été l’Ag- un autre moratoire au président Yayi Boni.
N’est-ce pas le même daSilva qui clamait un peu partout que c’est parce qu’ils ont été très magnanimes en 2006, qu’au lieu de 3mois de trêve demandé par le chef de l’Etat, ils en sont à 3ans sans satisfaction de la moindre revendication. Et pourquoi accepter tomber encore dans les mêmes travers ? En tout cas la suite nous édifiera. Il faut déjà dire que la prochaine Ag est prévue pour lundi prochain.

Publié le 10-02-2010 Source : Le Matinal Auteur : sonangon.net

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire