jeudi 11 février 2010

L'Afrique du Sud fête les 20 ans de la libération de Mandela

Il y a 20 ans ce jeudi, Nelson Mandela quittait la prison après 27 ans derrière les barreaux, une libération qui sonna le glas du régime d'apartheid en Afrique du Sud. Des milliers de personnes se sont rassemblées dès le matin à Drakenstein, près du Cap, devant la prison qui portait à l'époque le nom de Victor Verster, au pied de la statue géante du premier président noir du pays.
Erigée en 2008, cette statue représente Nelson Mandela effectuant ses premiers pas d'homme libre en 1990, lorsqu'il émergea de prison à pied, main dans la main avec Winnie son épouse d'alors, poing levé, souriant et déterminé, pour une marche triomphale au milieu de la foule.
"Nous savions que sa liberté signifiait que notre liberté à tous était également arrivée", a lancé à la foule rassemblée à la prison Cyril Ramaphosa, un des dirigeants historiques du Congrès national africain (ANC), qui était à la tête de ceux qui accueillirent Mandela à sa sortie de prison.
Jeudi, Cyril Ramaphosa a joué un "remake" de cette sortie de Mandela avec d'autres responsables de l'ANC, un des temps forts des cérémonies de la journée.
Mvuso Mbali, 37 ans, était là jeudi, comme il y a 20 ans. "Je m'en souviens très bien", raconte-t-il. "Aujourd'hui, nous réinventons notre liberté, et unissons notre peuple pour suivre les valeurs de Mandela".
La libération de Mandela avait été précédée par l'annonce, le 2 février, par le président F.W. de Klerk, de la levée de l'interdiction pesant sur l'ANC et d'autres organisations anti-apartheid. Puis, le 10, il annonçait au cours d'une conférence de presse la libération de Mandela pour le lendemain.
Quatre ans plus tard, "Madiba" -son nom clanique, que lui donnent affectueusement les Sud-Africains- devenait président à l'issue des premières élections multiraciales. Il n'effectua qu'un seul mandat avant de céder la place, pour une normalisation en douceur, marquée aussi par la réconciliation entre blancs et noirs.
"Je crois que la marque de février est profondément gravée dans la psyché de notre nation", a déclaré à l'Associated Press un autre des responsables de l'ANC de l'époque, Mac Maharaj.
Un peu plus tard, Mandela est venu s'asseoir dans la tribune du public au Parlement sud-africain, pour écouter le discours sur l'état de la Nation que devait prononcer Jacob Zuma, le président actuel, qui avait choisi cette date afin de lui rendre hommage.
Fragile et marchant avec difficulté jusqu'au siège qui lui était destiné, le héros du jour, qui aura 92 ans en juillet prochain et a presque totalement quitté la vie publique, semblait ravi de l'attention qui l'entourait, souriant largement aux députés en train de chanter un hymne à sa gloire.
Les hommages se sont multipliés, en Afrique du Sud mais aussi à l'étranger, comme en Grande-Bretagne: le Premier ministre Gordon Brown, dans une tribune publiée par l'"Independent" jeudi, qui n'a jamais caché son admiration pour Mandela, a une nouvelle fois salué sa "générosité d'esprit qui élève le monde".
Mandela, qui aura 92 ans en juillet prochain, était attendu plus tard au parlement, pour assister au premier discours sur l'état de la Nation que doit prononcer le président Jacob Zuma, qui a choisi cette date comme un hommage à "Madiba". AP

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