jeudi 18 février 2010

Bénin/Mission du Fmi au Bénin le 12 mars prochain : Un jour d’enfer s’annonce pour Yayi Boni

Le Chef de l’Etat croyait si bien faire en signant avant-hier soir le décret portant statut particulier des enseignants du supérieur. Mais en réalité, il a ouvert la boîte de pandore puisque cette décision ne fera qu’irriter le Fonds Monétaire International qui ne sera pas très clément avec lui le 12 mars. Le même jour, les travailleurs projettent d’organiser une grève gigantesque pour « mal accueillir » la délégation du Fmi.

Le président Boni Yayi n’est pas au bout de ses peines dans la fronde sociale que connaît actuellement le pays. Harcelé et persécuté par les enseignants du supérieur et craignant une année universitaire blanche qui risque de compromettre ses ambitions de bénéficier d’un second mandat, le Chef de l’Etat a finalement signé le 15 février 2010, tard dans la soirée, le décret portant statut particulier des enseignants du supérieur. Contre son gré certainement, puisque ce décret induit une incidence financière de 11 milliards pour le budget national.
Dans un contexte où le Chef de l’Etat se dit préoccupé par la recherche de fonds supplémentaires de 400 milliards pour boucler le budget national, il est évident que la signature de ce décret n’est pas de gaieté de cœur. Au contraire, Yayi l’a fait juste pour sauver sa tête et surtout son douillet fauteuil de la Marina qu’il n’entend pas abandonner pour en 2011.Mais c’est beaucoup plus au Fmi qu’il doit le plus d’explications. Et pour cause, lors de sa dernière visite au Bénin, l’institution de Breton Woods a demandé au Chef de l’Etat de surseoir aux paiements de primes et autres allocations aux travailleurs et de ne pas prendre d’autres engagements qui pourraient accroître la masse salariale.
Comment en sont-ils arrivés à cette décision ? Les membres de la dernière mission avaient constaté de graves irrégularités dans la gestion des finances publiques et une baisse drastique des recettes de l’Etat. Pour y remédier, il faut arrêter les charges fixes et les dépenses non prioritaires. Mais sans attendre leur retour prévu pour le 12 mars 2010, Yayi a violé la clause convenue. C’est l’affront de trop pour l’institution. Les émissaires du Fmi ne vont donc pas le ménager ce jour. Il devra se montrer plus pertinent et convaincant pour rassurer les membres de la délégation et bénéficier toujours de l’appui de cette institution.
Une délégation « non grata »
La délégation du Fmi ne sera pas la bienvenue au Bénin le 12 mars. Ce jour, les travailleurs réservent une bonne surprise à Yayi et à la délégation du Fmi devenu la risée des travailleurs. Pour manifester leur désaccord à la politique du Fmi, les travailleurs ont décidé de mettre le pays en ébullition. Des marches sont prévues pour dénoncer l’arrivée de cette délégation au Bénin.
« Ce jour, nous devons mettre le pays en ébullition pour montrer au Fmi que nous rejetons leur politique », déclare très furieux Gaston Azoua, le secrétaire général de la Cstb. Pour les travailleurs, c’est le Fmi qui est le véritable auteur de leur malheur puisque c’est lui qui a interdit au gouvernement de payer les primes qu’ils réclament.
Publié le 18-02-2010 Source : La Nouvelle Tribune Auteur : sonangon.net

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