Les sempiternelles échauffourées ont repris le 11 février entre les étudiants et les forces de l’ordre sur le boulevard Léon Mba suite au mouvement d’humeur des étudiants de l’Université Omar Bongo qui avaient bloqué la route pour réclamer le versement de leurs bourses.
Comme chaque année, le ton est encore monté à l’Université Omar Bongo de Libreville (UOB) entre les étudiants qui réclament le versement de leurs bourses, et les forces de l’ordre venues contenir le mouvement d’humeur.
Un spectacle pathétiquement familier sur le boulevard Léon Mba où les affrontements entre les étudiants et la brigade anti émeutes ont fait 18 blessés le 11 février dernier, après que les étudiants aient barré la route pour faire entendre leurs revendications.
«Nous avons traité 18 blessés. Aucun pronostic vital n'est engagé. Il s'agit pour certains de plaies superficielles et pour d'autres de blessures punctiformes (en forme de pointe) assez profondes. Ca a l'air d'être dû à des éclats», témoigne le docteur Jean-Jacques Allogo, chef du service traumatologie des urgences au Centre hospitalier de Libreville (CHL).
Les étudiants tentent en vain de faire entendre leurs revendications depuis plusieurs semaines. Certains n’ont même pas perçu cette année la prime de trousseau scolaire de 288 000 francs CFA, alors que d’autres attendent encore le versement des bourses mensuelles de janvier et février, payables tous les 10 du mois.
«Un mouvement d'humeur est né vers 13 heures [le 11 février] quand on a constaté qu'on avait toujours pas été payés», témoigne un étudiant. «On est sous les tropiques ici. On vit vraiment avec la bourse. Nos parents n'ont pas les moyens de nous nourrir», ajoute-t-il.
«On a bloqué le portail d'accès à l'université. Aussitôt les gendarmes sont arrivés et alors que tout se passait pacifiquement, ils ont donné l'assaut, tirant des lacrymos partout, à la porte mais aussi à l'intérieur du campus», affirme un autre étudiant, puis «nous avons répondu en lançant des cailloux et des pierres ramassés ici et là. Ce sont nos armes à nous», a-t-il ajouté. Des scènes devenues tristement communes sur le campus de Libreville régulièrement en proie à de profondes perturbations depuis plusieurs années.
Les autorités ont expliqué que l’assaut avait été donné parce que les étudiants avaient «interdit l'accès à l'université [et] ériger des barricades». «La force publique s'est heurtée à l'hostilité et la résistance (...) des étudiants», ajoute le communiqué, précisant que «ces mouvements antirépublicains ont conduit les forces de sécurité à disperser les étudiants».
Quand aux revendications des étudiants, le gouvernement réfute ces assertions et affirme pour sa part que «les allocations de bourses sont disponibles à travers tous les réseaux du Trésor de Libreville. Chaque étudiant en possession d'une carte peut entrer en possession de son allocation».
Publié le 12-02-2010 Source : Gaboneco Auteur : Gaboneco
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