(Le Monde 22/02/2010)
Un groupe indépendantiste du Cabinda, le Flec-FAC, a affirmé lundi que huit ressortissants de cette enclave angolaise étaient détenus au Congo depuis leur arrestation après le mitraillage du bus du Togo en route pour la Coupe d'Afrique des Nations (CAN) 2010.
L'AFP a contacté plusieurs sources policières congolaises sur le sujet. Aucune n'a souhaité s'exprimer.
Selon Madeleine Peso Destino, une responsable des femmes du Front de libération de l'Etat du Cabinda-Forces armées cabindaises (Flec-FAC), au total 15 Cabindais avaient été interpellés durant "la période du 9 au 15 janvier" à Pointe-Noire, (sud) capitale économique du Congo où l'équipe togolaise de football s'était mise au vert.
Mme Peso Destino a indiqué que son époux, Bambi Peso, ambassadeur itinérant du Flec-FAC, et elle-même faisaient partie des 15 interpellés. Ils ont été relâchés "après une journée d'interrogation" alors que "cinq autres Cabindais ont passé plusieurs jours en prison, avant d'être libérés", tous sans charges.
Selon elle, jusqu'à lundi, huit Cabindais demeuraient en détention. Il s'agit "de simples citoyens et non des membres du Flec-FAC".
"Ils sont gardés dans les services de la DST (Direction de la surveillance du territoire), où ils subissent des interrogatoires menés par des policiers angolais en civil", a encore expliqué Mme Peso Destino.
"Depuis trois semaines, ils n'ont plus droit à des visites alors qu'ils sont détenus dans des conditions déplorables", a-t-elle dénoncé, précisant: "On nous accuse d'être de mèche avec ceux qui ont attaqué l'équipe du Togo, alors que ceux qui ont revendiqué l'attaque vivent en France".
Le 8 janvier, deux jours avant l'ouverture de la CAN en Angola, le car de la sélection togolaise avait été attaqué par des hommes armés au Cabinda. Deux membres de la délégation ont été tués dans la fusillade, qui a été revendiquée par le Flec-FAC, principal mouvement séparatiste du Cabina, mais aussi par un deuxième groupe, les Forces de libération de l'Etat du Cabinda-Position militaire (Flec-PM).
Depuis plus de 30 ans, les Flec réclament l'indépendance de leur enclave pétrolière, coincée entre le Congo et la République démocratique du Congo (RDC), et éloignée d'une soixantaine de kilomètres du reste de l'Angola.
© Copyright Le Monde
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire