(Mediacongo.net 18/02/2010)
Apparemment, même si certains auront du mal à le reconnaître, le fonctionnement des Assemblées provinciales, pendant cette législature, a été houleux à cause des blancs-becs et autres dilapidateurs des fonds qui s'y trouvent. Cependant, tous ces péchés et imperfections sont à mettre sur le compte de l'apprentissage de la démocratie. Sinon, que dire d'autre ?
Dans une certaine mesure, il est vrai que les difficultés de fonctionnement sont liées aux infrastructures. Depuis trois ans, des crises ont traversé respectivement les assemblées provinciales. Il y a quelque temps passé, à l'Assemblée provinciale du Bas Congo, ça bouillonnait. Au centre des préoccupations, certains députés demandaient le départ du Président du Bureau M. Kimasi et il l'avait obtenu.
A l'Equateur, des perturbations avaient conduit à la fermeture du siège de l'Assemblée provinciale par le Ministre de l'intérieur, M. Mbuyu. Aujourd'hui, sur les 108 députés provinciaux que compte cette Assemblée, 63 députés, de l'opposition tout comme du pouvoir, viennent d'adresser une pétition aux membres du bureau.
Ces députés accusent le bureau dirigé par Edmond Mondombo, d'avoir détourné six cent mille dollars et d'incapacité dans la prestation. Bruno Likoku est l'un des membres actifs de ces députés dénonciateurs. Dans un autre registre, depuis le 28 janvier dernier, le siège de l'assemblée provinciale du Katanga est toujours fermé. Là encore, le manque de maîtrise et l'amateurisme a conduit à des actes qui n'ont rien à avoir avec une assemblée législative. Des jeunes inciviques, à la solde d'on ne sait qui, ont passé à tabac quatre députés provinciaux, en baissant grièvement l'un d'eux, M. Monga. Comme un typhon, ce vent souffle également sur l'Assemblée provinciale de la Province Orientale. Le Groupe Parlementaire de Réflexion pour le Développement de la Province Orientale (GPRD), veut à ce que le bureau rende le tablier. Il y a une semaine, lors d'un point de presse, le président du GPRD a affirmé avoir déposé une pétition à ce propos. Dans celle-ci, douze griefs sont mis à la charge du bureau provinciale dont notamment la malversation financière. Y égard à toutes les levées des boucliers, il y a lieu d'envisager des mécanismes de contrôle très efficaces pour empêcher la malversation financière. Sinon, si le lieu de contrôle de l'Exécutif est truffé des truands, comment se ferait ledit contrôle ?
D'autre part, quand les uns et les autres crient au détournement des fonds, la justice devrait en saisir l'occasion pour mener des enquêtes en vue d'établir des responsabilités de tout un chacun. Par-dessus les maux qui tirent les Assemblées provinciales vers le bas, il y a les gouvernorats des provinces. Sur ces derniers, pèsent des grands soupçons de détournement. Là-dessus, il n'y a que José Makila qui a payé le prix. Dans sa phase de décentralisation, la RDC doit poser des remparts tout autour des institutions afin qu'il n'y ait pas dérapage. Il ne faudrait surtout pas que des difficultés du genre de celle qui a opposé le gouverneur de l'Equateur M. Jean-Claude Baende au Sénat, multiplient ses foyers. Il est vrai que l'apprentissage de la démocratie prend du temps, ce qui importe, c'est le résultat positif et quand on le fait bien. Toutefois, un besoin d'écrémer les membres des Assemblées provinciales se fait sentir. Besoin de séparer le bon grain de l'ivraie.
Hubert Mwipatayi
Kinshasa, 18/02/2010 (La Prospérité, via mediacongo.net)
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