jeudi 11 février 2010

Togo/Présidentielles : Le combat d’arrière-garde de l’opposition

Pff ! Serait-on tenté de lâcher honnêtement après le Nième dialogue intertogolais du mardi 09 février à Ouagadougou, qui sonne comme celui de trop. En effet, l’opposition togolaise commence à lasser sérieusement plus d’un.

Cette fois-ci, c’est le report de la présidentielle, ne serait-ce que d’une petite semaine, qui figurait comme requête sur la table du facilitateur, Blaise Compaoré, au palais de Kosyam, afin, arguent les tenants d’une telle démarche, de pouvoir organiser une présidentielle transparente avec pour « revendications » matricielles : authentification des bulletins, traçabilité, révision des listes électorales.
Tout cela en une petite semaine et à quelque 72 heures du lancement officiel de la campagne. Mais arrêtez là ! De qui veut-on se foutre à la fin ? Du facilitateur, qui du temps pour écouter à longueur de journée les jérémiades d’opposants en mal d’argumentaires ?
Certes, le Rassemblement du peuple togolais (RPT) n’est pas un exemple de défenseur des valeurs démocratiques, et que son leader, Faure Gnassingbé, dans de telles conditions électorales, à 43 ans, a de fortes chances de battre le record de longévité de son papa au pouvoir. Tel père, tel fils, dit le dicton, mais, pour le cas d’espèce, l’adage : « L’élève peut dépasser le maître » est plus indiqué, le système politique au Togo étant des plus étouffants, ne laissant aucune chance aux opposants de rêver d’alternance.
Pourtant, pour l’essor de la démocratie africaine, un changement à la tête du pays serait souhaitable. Mais encore faut-il pour cela qu’il y ait du répondant et surtout du sérieux en face. Or, pour l’instant, c’est loin d’être le cas. Pour preuves, le feuilleton médical du fils de cet autre, Gilchrist Olympio, qui s’est terminé par son remplacement par Jean-Pierre Fabre comme candidat de l’Union des forces du changement (UFC), ainsi que les problèmes du Franco-Togolais Kofi Gnamgnane avec… ses dates de naissance.
A cela s’ajoute l’incapacité pour l’opposition de trouver un seul candidat consensuel à l’élection prochaine. Elle qui a jugé qu’au Togo il n’y a pas assez d’espace pour se concerter et choisir un représentant et qui a dû, pour ce faire, se rendre en France. De la villégiature, mon œil ! Et avec ça, on dit vouloir gouverner le peuple togolais dans la transparence patriotique !
C’est à se demander qui est moins pestiféré que l’autre dans cette fournée de plaisantins qui n’honorent pas l’opposition africaine encore moins ce pays qui, hier exemple de réussite, est ces dernières années en train de plonger dans les abysses économiques. Pour en revenir au report, demandé précisément à deux jours du début de la campagne électorale, prévue pour débuter demain vendredi 12 février à zéro h, il est certain que cela ne va servir à rien. En effet, les opposants se livrent là, purement et simplement, à un combat d’arrière-garde, et ce, d’autant plus qu’il n’y aura pas d’autre rencontre de ce genre avant l’élection.
Un peu de sérieux tout de même, messieurs ! On s’en doute, les carottes sont bel et bien cuites pour vous ; alors, qu’on en finisse une bonne fois pour toutes. Avancez courageusement sur l’échafaud de l’abattoir politique que vous avez contribué plus ou moins à ériger au Togo. Et faites des projections pour 2015, en prenant en compte cette sagesse bien africaine : pour mieux avancer sereinement, il faut d’abord localiser là où on a trébuché.

Publié le 11-02-2010 Source : lobservateur.bf Auteur : lobservateur.bf

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