(Togosite 22/02/2010)
Avec l’entrée en campagne du Front Républicain pour l’Alternance et le Changement (FRAC), beaucoup se demandaient de quoi sera fait l’avenir de la présidentielle 2010. Lors de la présentation du FRAC, composé de L’UFC, du PSR, de l’ADDI, du MDC et de Sursaut-Togo avec pour candidat, Jean-Pierre Fabre, le porte-parole de cette coalition Kofi Yamgnane a martelé, "nous ne laisserons rien passé". L’ancien secrétaire d’Etat français d’origine togolaise a indiqué que le « FRAC allait gagner l’élection présidentielle et ira ensuite arracher le pouvoir ».
Une détermination confirmée par le Colonel François Boko, ancien ministre de la sécurité et principal initiateur de la création du FRAC. Autant de déclarations qui aiguisent la hantise d’une perspective de violences à l’occasion de l’élection présidentielle du 04 mars 2010.
Malgré les multiples sensibilisations entamées depuis près d’un an en faveur d’une élection apaisée, la hantise d’une violence post électorale est toujours présente avec la détermination affirmée des deux extrêmes, RPT et FRAC.
Une crainte qui est devenue plus précise avec la première sortie du candidat Faure Essozimna Gnassingbé, dans le cadre de la campagne. C’est lors d’un meeting à Atakpamé (120 km au nord de Lomé), une ville qui a été marquée par des violences inouïes à l’issue de l’élection présidentielle d’avril 2005. « Nous ne manifesteront aucune faiblesse face à la violence dans le cadre de cette élection », avait martelé le président sortant, promettant la justice aux auteurs de violences. « Rien ne vaut la vie d’un seul Togolais, pas même l’alternance », a déclaré Faure Gnassingbé, fustigeant un slogan, « l’alternance ou la mort », proclamé lors de ses réunions par le Mouvement pour le Changement et l’Alternance (MCA), une association proche de l’opposition, et jugée illégale par le Président le la République.
Deux jours plus tard, soit au quatrième jour de la campagne électorale, ce fut le tout du commandant de la Force Spéciale pour l’Election Présidentielle, le Col. Damehane Yark, d’exposer à la presse, un plan du MCA, visant à empêcher par la violence, la tenue de l’élection présidentielle au 04 mars 2010. Selon le Directeur général de la Gendarmerie nationale, le MCA aurait recruté des jeunes, pour saboter le processus en perpétrant la violence. Plus d’un observateur avaient marqué leur surprise par rapport à cette affirmation. Le MCA étant créé qu’en octobre 2009, et animé par des jeunes dont l’Honorable député de l’UFC, Nicodème Habia.
Cette sortie empreinte de fermeté de Faure Gnassingbé ainsi que les allégations du Col. Yark, ont accru la peur bleue des populations sur l’issue du processus, d’autant que les candidats de l’opposition continuent par dénoncer des irrégularités dans le processus. A Lomé, deux citoyens sur trois, ne croient pas en la fiabilité et l’honnêteté du processus . Ils se disent convaincus que l’opposition va emporter la majorité des suffrages, mais la Commission électorale, va détourner les voix au profit du candidat du RPT.
Sans doute pour minimiser la crainte de voir déraper le processus en violences, le chef de l’Etat a revu son discours de campagne. Aujourd’hui dimanche 21 février, le candidat Faure Gnassingbé, a préféré rassuré sur le caractère pacifique de l’élection. « Avec la culture de violences électorales qui a culminé en avril 2005 et alimenté la chronique dans les médias internationaux, beaucoup se demandent ce qui va se passer au Togo. Mais ils ont la surprise de voir que tout se passe bien, grâce aux changements opérés. Le Togo va réussir une élection apaisée, sans violence et je vous exhorte à accueillir ici tous les candidats qui qu’ils soient », a déclaré Faure Gnassingbé aux populations de Siou, dans la préfecture de Niamtougou, voisine de celle de Kara.
Source: Koaci © Copyright Togosite
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