Le groupe Allianz a animé une conférence de presse le mercredi 24 février 2010 pour évoquer le détournement orchestré à la société Allianz Burkina vie par son directeur général. Pour l’essentiel, le groupe s’engage à préserver les intérêts de ses clients.
« La personne inculpée s’accorde une avance de fonds par une fiche interne. Sur la base de cette avance, sa comptabilité établit le chèque à l’ordre d’un de ses collaborateurs. Le collaborateur qui touche le chèque lui ramène le montant du chèque. En remboursement, il tire un chèque sur son compte privé. Sa comptabilité établit alors le bordereau de remise de chèque à la banque.
Lorsque le chèque arrive à son bureau pour l’endos, il le conserve au lieu d’être déposé. Pour l’essentiel, le montant des chèques établis varie entre 500 mille et 10 millions de Fcfa. » Voilà le procédé du détournement, selon le patron de la société Allianz Burkina assurances, Philippe Audouin, l’autre filiale du groupe. En somme, Miougoupri Joseph Baro, le seul africain au poste de directeur général dans le groupe Allianz, creusait des trous dans la comptabilité de sa société, en complicité avec des collaborateurs.
Quid du montant du détournement dont les opérations se sont déroulées pour l’essentiel au cours de l’exercice 2008 et surtout 2009 ? Les animateurs du point de presse, à savoir Philippe Audouin et Mohamed Compaoré, respectivement D.G et directeur du contentieux de Allianz Burkina assurances, n’ont dévoilé aucun chiffre. La presse a dû se contenter de la petite phrase « le montant du détournement est important ». On attend la fin des enquêtes pour être fixé.
Pour l’instant, Joseph Baro est en garde à vue et les avocats du groupe travaillent à faire des saisies conservatoires sur les biens de l’intéressé afin de rembourser les sommes détournées. Dans cette affaire, la société dit avoir le soutien du ministère de tutelle des assurances, celui des finances et bien entendu du puissant groupe qui est même prêt à la recapitaliser.
Comme quoi, le mot "important" doit avoir tout son sens pour qu’il faille injecter de l’argent frais pour remettre la société Allianz Burkina Assurances vie sur les rails. Pour les clients, pas de panique. Philippe Audouin a confié que "le groupe assumera toutes ses responsabilités" et continuera à maintenir la qualité du service.
Le coup de poignard d’un fidèle
Selon Philippe Audouin, Joseph Baro est un vieux de la maison qui y a pratiquement fait toute sa carrière. Cela fait 20 ans qu’il occupait des postes de responsabilité dans cette boîte qui a ouvert ses portes en 1962 sous la Haute Volta. De Fonci Volta à cette époque, la société prendra plus tard, les dénominations Foncias, AGF et tout récemment Allianz.
En 1998, interviendra sous l’injonction de la CIMA (organe africain de gestion du secteur des assurances) la création de la filiale Allianz Burkina Assurances Vie. Les actes posés par Joseph Baro ont surpris plus d’un dans le groupe dont il avait la confiance totale. C’est suite à l’alerte du commissaire aux comptes, le cabinet SOFIDEC, le jeudi 17 février dernier que l’intéressé a été interpellé et que les audits ont été mis en route.
Publié le 25-02-2010 Source : lepays.bf Auteur : lepays.bf
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