(Le Messager 18/02/2010)
Lors de son allocution du 15 février 2010, le président Faure Gnassingbé, le fils de l’autre, a confirmé la tenue de l’élection présidentielle de son pays. Le scrutin qui est très attendu par les Togolais, aura lieu non plus le 28 février mais le 4 mars. En précisant que « l’élection n’est pas une épreuve mortelle, ni une occasion d’affrontement physique ou ethnique ».
Cette déclaration forte a toute sa pertinence en ceci que dans la plupart des pays africains, les scrutins sont synonymes d’affrontement armé et de soulèvement. Par ces mots, le président a voulu planté le décor en invitant les différents protagonistes au fair-play et à la préservation des acquis en passant par l’élément essentiel : le respect des résultats des urnes. C’est dans un « souci de la recherche permanente du consensus électoral », que Faure Gnassingbé, après concertation avec le facilitateur Blaise Compaoré, a décidé de concert avec les leaders de l’opposition, «du report de la date de la prochaine élection». Les Togolais auront à choisir parmi plusieurs candidats.
Malgré le fait que certains candidats de l’opposition « aient suspendu provisoirement » leur participation à l’élection présidentielle. Cette décision tant à dénoncer les irrégularités au niveau des listes électorales. « Nous constatons que les questions essentielles n’ont pas été résolues, notamment la correction des anomalies notées dans la révision des listes électorales, l’adoption des mesures garantissant la traçabilité des bulletin de vote et l’authentification des bulletins des électeurs » a indiqué Adjamagbo-Johnson à nos confrères de l’AFP.
Justement parmi ceux qui désistent « provisoirement », figurent Adjamagbo-Johnson de la Convention démocratique des peuples africains (CDPA) et l’ancien Premier ministre Yawowi Agboyibo du Comité d’action pour le renouveau (Car). Kofi Yamgnane a été contraint à l’abandon par la Cour constitutionnelle qui a rejeté son dossier de candidature. Agbéyomé Kodjo quant à lui, a accepté fondre sa candidature au sein d’une coalition dénommée « Front républicain ». Reste donc, le président sortant Faure Gnassingbé du Rassemblement du peuple togolais (Rpt) au pouvoir, Gilchrist Olympio de l’Union des forces de changement (Ufc) qui n’est pas certain pour cause de maladie, et Jean Pierre Fabre de la coalition née à Paris le 10 février 2010.
Les programmes
D’une manière générale, tous les candidats de l’opposition ont tous le même discours. Le « changement ». Pour le postulant de la coalition, sa « candidature est un engagement pour continuer le combat pour l’instauration d’une vraie démocratie et d’un véritable Etat de droit ». Il invite par ailleurs tout le peuple à adopter pour l’alternance à la tête du pays. En dehors de Kofi Yamgnane et de Agbéyomé Kodjo qui ont fait montre d’une force de caractère exceptionnelle en acceptant de former une coalition de laquelle est né un seul candidat, on relève pour le déplorer que l’opposition en Afrique est braquée sur le changement. Sans programme de société viable et audacieux capable d’obtenir l’adhésion de toute la population. Les programmes sont d’une vacuité à nulle autre pareille. L’objectif est de renverser Gnassingbé, ce qui est légitime mais que propose-t-on au peuple qui a véritablement besoin de sang neuf ? On s’imagine bien que le programme Faure Gnassingbé sera axé sur la poursuite de l’œuvre déjà entamée depuis 2005.
Une chose est sûre, le scrutin togolais dont la compagne électorale a été lancée mardi 16 février à 0h et prendra fin le 2 mars nous réserve certainement des surprises.
Jacques Willy Ntoual
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