Deux semaines après la dissolution de la commission électorale indépendante (CEI) par le président Laurent Gbagbo, les autorités ont annoncé dans la nuit du 25 au 26 février la nomination d'une nouvelle équipe de cette commission. Etape clé pour venir à bout de la crise politique qui secoue le pays depuis 2005.
Réunie au cours d’une longue séance de travail dans la nuit du 25 au 26 février dernier, les membres de la (CEI) ont élu par consensus, à la tête de cette institution l'ancien ministre des Affaires étrangères, membre du PDCI, parti d'opposition de l'ancien président Bédié Youssouf Bakayoko président de la CEI.
« Nous avons mis en place l’équipe dirigeante, nous allons donc... nous mettre au travail. Notre institution a eu ces derniers temps quelques difficultés… nous allons tenter de… faire en sorte que l’espoir qui est placé en nous puisse se réaliser. Nous sommes conscients du poids de nos responsabilités, de la lourdeur de la tâche et aussi de l’attente des Ivoiriens… Nous vous donnons rendez-vous dans les prochains jours pour vous faire part de notre programme de travail... »
C'est une surprise, notamment parce que le camp présidentiel ne voulait pas d'un président de la CEI affilié à un parti politique.
« La politique ivoirienne a ce mérite d’être toujours capable de générer des surprises. Le 25 février après midi encore, dans le jeu des rumeurs sur le nom du futur président de la CEI (Commission électorale indépendante) celui de Youssouf Bakayoko n’avait pas une seule fois été évoqué. Finalement, ce diplomate a reçu l’assentiment de tous. Guillaume Soro a dû essuyer une dizaine de refus des différents camps avant d’obtenir un consensus sur ce nom », expliquait soulagé, le 25 février soir, un proche du Premier ministre.
Même si Youssouf Bakayoko n’est plus très en cours dans son propre parti, le PDCI se dit satisfait d’avoir conservé la tête de la CEI. Le Front populaire ivoirien (FPI), aussi, ne cache pas une certaine joie de trouver à la présidence de cette institution un homme qu’il juge beaucoup moins partisan que son prédécesseur.
La nomination d'une nouvelle commission était la condition fixée par l'opposition ivoirienne pour intégrer formellement le nouveau gouvernement, dont la formation a été annoncée le 23 février dernier.
Si l’opposition accepte finalement de participer au nouvel exécutif, la crise née de la double dissolution de la CEI et du gouvernement sera passée mais une autre beaucoup plus sérieuse commence déjà à naître. En effet, le camp présidentiel laisse déjà entendre qu’il va bientôt contester une liste électorale qu’il considère comme truffée de fraudeurs.
La nouvelle commission une fois en fonctions, devra achever le laborieux travail d'élaboration de listes électorales définitives, et cela en passant en revue l'ensemble des noms contestés sur la liste provisoire. Six millions d'électeurs sont inscrits d'ores et déjà mais un million d'autres voient leurs noms contestés, pour des questions touchant à leur "ivoirité", sujet qui divise profondément la classe politique.
Remettre la commission électorale sur les rails passait pour plus important que nommer un gouvernement qui, en tout état de cause, est provisoire car son mandat a expiré en 2005.
Publié le 26-02-2010 Source : Rfi.fr Auteur : Gaboneco
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