lundi 31 octobre 2011

Gabon: Le coup d’Etat avorté de « La Griffe » était imaginaire

(Le Post.fr 31/10/2011) La Griffe et Le Scribouillard, journaux que contrôlent Jean-Pierre Lemboumba Lepandou et Jean-Pierre Oyiba, deux proches d’Ali Ben Bongo Ondimba les présentaient comme les commanditaires d’un coup d’Etat avorté : André Mba Obame, Mgr Basile Mvé Engone, Louis Gaston Mayila, Pierre Claver Maganga Moussavou, Zacharie Myboto, Paulette Oyane Ondo et Marc Ona Essangui. Au Gabon, une telle accusation conduit les auteurs de ces crimes devant la Cour de Sûreté de l’Etat, un tribunal d’exception qui a condamné récemment le général Ntumpa Lebani à de lourdes peines.
Le Scribouillard écrit : « des premiers éléments d’interrogatoire, on apprend que les conjurés devaient bénéficier de solides complicités à l’intérieur comme à l’extérieur du territoire national. Déjà, il se dit que ces complicités se recruteraient aussi bien au sein des forces de sécurité et de défense que dans le gouvernement en place (eh oui), dans l’opposition et dans les rangs de la société civile politisée. »
Sans aucun élément pouvant constituer la preuve de l’implication de ces personnalités, le journal publie à la une leurs photos. L’homme – le mercenaire – chargé d’exécuter la besogne, selon l’hebdomadaire, a pour nom Alexandre Bescos, un citoyen espagnol exploitant forestier bien connu à Lambaréné et ami personnel du défunt Georges Rawiri. Son père qui a séjourné au Gabon pendant plus de trente ans a dû regagner l’Espagne après la mort tragique d’un de ses fils par accident d’avion en l’an 2000.
Mais voilà, l’enquête menée par les agents de la Direction générale de la contre ingérence de la sécurité militaire vient de livrer ses conclusions. Aucun coup d’Etat n’a été envisagé, et encore moins l’idée d’abattre M. Ali Ben Bongo Ondimba comme l’annonçait La Griffe. Détail important, aucune des armes ou munitions publiées par le journal ne figure au dossier. Apparemment les armes de guerre et les munitions qui illustrent l’article ont été recueillis dans un catalogue sur internet. Il s’agit donc d’un grossier montage destiné à créer la psychose et la peur au sein de l’opposition et la société civile à l’heure où on clame haut et fort que « Pas de biométrie, pas d’élection ».
Les autorités militaires et judiciaires ne retiennent d’Alexandre Bescos que trois charges : défaut de carte de séjour, faux et usage de faux, détention illégale d’armes (sept pistolets et cinq fusils de chasse). Les magistrats du parquet de Libreville n’en reviennent pas, eux qui croyaient, après avoir parcouru Le Scribouillard et La Griffe, voir dans les éléments du dossier 3000 munitions de tous calibres, des centaines d’armes dont les armes de poing, des armes lourdes, bref une jolie quincaillerie digne des saigneurs de guerre du Libéria, pour reprendre la formule du Scribouillard. Simple affabulation ou grossière manipulation ? En tout cas les responsables des deux organes de presse devront répondre de leurs actes très prochainement devant les tribunaux.
Voilà où peut conduire l’arme de l’intox utilisée par de piètres communicateurs.
Wait and see.

par François ONDO EDOU
31/10/2011 à 13h04
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