(Afriscoop 29/10/2011) (AfriSCOOP Lomé) — La Cvjr (Commission Vérité- Justice et Réconciliation) poursuit son chemin de croix dans le cadre de ses audiences publiques entamées voici près de deux mois. Elle est toujours à Aného (Sud-Togo) où les Fat (Forces armées togolaises) ont exercé ce jeudi 27 octobre 2011 un droit de réponse autour des évènements sanglants de 2005 (à Aného), après la proclamation des résultats provisoires de la présidentielle de cette année-là.Au 3ème jour du séjour de la Cvjr à Aného, les Fat ont fait une autre lecture des évènements violents d’avril 2005 qui ont endeuillé cette ville côtière. A côté d’Atakpamé (centre du Togo), la cité d’Aného a représenté l’une des principales agglomérations ayant payé un lourd tribut humain aux violences politiques inouïes qu’a connues le Togo en 2005.
Pas de répression, mais le rétablissement de l’ordre !
Contrairement aux témoignages de répressions disproportionnées des Fat dont ont fait état des victimes des violences de 2005, pendant leur contestation des résultats manifestement hyper frauduleux de la présidentielle du 24 avril 2005, les Fat y ont plutôt vu des « comportements réfractaires de militants de l’Opposition qui doutaient de la transparence du processus électoral ».
Dans un droit de réponse lu par le lieutenant-colonel Diabakaté Bako, les Fat estiment donc que « ce sont ces militants réfractaires qui ont exercé des actes de vandalisme et de violences sur le processus électoral, ainsi que sur certaines autorités administratives et politiques (d’Aného) ».
Dans l’exécution de la mission à elle confiée, ont poursuivi les Fat, « la Fosep (Forces de sécurisation de la présidentielle de 2005) est intervenue pour rétablir l’ordre, avec au passage des victimes regrettables ». Autrement dit, l’armée togolaise réfute la répression à Aného dont elle a été accusée. Aussi bien par des témoins de cet épisode politique sanglant que le rapport onusien sur ces faits dans lequel son nom a été cité.
Après ce geste, les Fat ont tout de même « exprimé leur compassion aux parents des victimes des violences de 2005, tout en implorant leur pardon ».
Toujours à Aného, en 2005, les Fat ont « reconnu que certains de leurs éléments ont interpellé et exercé des violences et voies de fait regrettables sur la personne du chef Lawson Zankli VIII, après des informations faisant de séquestration de certains de leurs compagnons d’armes au domicile de ce chef ». Sur cet aspect des évènements de 2005, la grande muette a « également demandé pardon pour ces actes répréhensibles isolés et exprimé sa compassion aux victimes de ces inconduites ».
Au regard de tout ce qui précède, relativement aux violences de 2005 à Aného, l’armée togolaise a recommandé ce jeudi à la Cvjr « d’envisager d’éventuelles réparations, de faire la lumière sur ces évènements et d’implorer le pardon de toutes les victimes ».
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