(Xinhuanet 26/10/2011)
N'DJAMENA -- Les nouveaux prix pétroliers en vigueur au Tchad ne peuvent pas être rapportés car tout le monde y trouve son compte, estiment les autorités gouvernementales en charge du dossier. Plusieurs organisations de la société civile demandent leur annulation, les trouvant excessifs.
Lundi soir, face à la presse, le Secrétaire général du ministère du Commerce et de l'Industrie, Ousman Mahamat Nour Elimi, le Secrétaire général adjoint du ministère de l'Energie et du Pétrole, Abat Ahmat Adaho, et le Directeur général de la Société des Hydrocarbures du Tchad, Mahamat Kasser Younous, ont affirmé de commune voix que les nouveaux pétroliers ne sauraient être revus à la baisse.
"Ces prix sont raisonnables, compte tenu des investissements réalisés pour avoir ces produits", a ajouté le Secrétaire général adjoint du ministère tchadien de l'Energie et du Pétrole. Selon l'arrêté ministériel du 16 octobre 2011, le litre de super vaut 490 francs CFA, celui de gasoil 495 francs, celui de pétrole lampant 375 francs et celui de jet A1 529,36 francs. Le prix du gaz butane en vrac est de 660,66 francs; et celui conditionné 724, 38 francs. La bouteille de gaz de 3 kilogrammes est vendue à 1.400 francs, celle de 6 kilogrammes à 2.900 francs, elle de 12,5 kilogrammes à 9.500 francs, celle de 25 kilogrammes à 18.200 francs, et celle de 32 kilogrammes à 23.200 francs. Les prix dans les autres localités du pays sont les prix à la pompe dans la capitale, majorés des frais de transport, en valeur absolue.
Avec les nouveaux prix, la hausse est de 160 francs le litre pour l'essence, 121 francs pour le gasoil et 400 francs pour la bouteille de gaz de 5 kilogrammes, seule la bouteille de 12,5 kilogrammes subit une baisse de 2.500 francs.
"La détermination des prix des produits pétroliers à la sortie de la raffinerie obéit à trois facteurs: le prix de cession du brut, son coût de traitement à la raffinerie et la marge de la raffinerie", a précisé Ousman Mahamat Nour Elimi.
Selon le Secrétaire général du ministère du Commerce et de l'Industrie, le gouvernement tchadien et la China National Petroleum Company Incorporated (CNPCI) ont convenu des prix de cession à 68 dollars US, après d'âpres discussions qui ont duré de
fin février au 14 octobre dernier. Le coût de traitement d'un baril à la raffinerie s'élève, quant à lui, à 54,2 dollars US. "La détermination des prix à la pompe a donné lieu à des échanges avec les intervenants de toute la filière, non seulement pour prendre en compte les charges, mais les enseignements tirés de la période transitoire de trois mois, allant de juillet à septembre 2011", a réaffirmé Ousman Mahamat Nour Elimi.
Pour lui, tout le monde trouve son compte dans les nouveaux prix: Etat tchadien, CNPCI, Société de Raffinage de N'Djaména, marketteurs, transporteurs et consommateurs.
"L'intérêt du consommateur ne porte pas uniquement sur ce qu'il débourse pour acquérir le produit, mais aussi à sa disponibilité et sa qualité, grâce à la permanence d'une raffinerie sur place au Tchad", a-t-il conclu.
Au sein de la population tchadienne, individuellement ou par le biais des associations, les consommateurs critiquent les montants élevés des prix pétroliers et demandent purement et simplement leur annulation. Les organisations de la société civile se disent même prêtes à entreprendre des actions de grande envergure pour contraindre le gouvernement à rapporter lesdits prix.
"Avec la dernière spéculation sur les prix des produits pétroliers de la raffinerie de Djarmaya qui, en l'espace de quelques semaines, sont passés du simple au double, le système broyeur du MPS (Mouvement Patriotique du Salut, parti au pouvoir, NDLR) et des alliés frise définitivement le paroxysme de ce qu'il convient d'appeler le cynisme d'Etat", dénonce dans une tribune Béral Mbaïkoubou, jeune député non-voyant et icône et artiste très apprécié.
La Coordination des Associations de la Société Civile et de Défense des Droits de l'Homme (CASCIDHO), quant à lui, "demande instamment au gouvernement l'annulation pure et simple de cet arrêté et sollicite l'implication de la société civile dans les négociations pour l'adoption des prix justes et honorables pour tous".
Les deux centrales syndicales du Tchad, qui ont entamé mardi une grève générale, exigent elles aussi l'annulation des prix pétroliers en cours. Selon le programme de production et la capacité de stockage et dû à l'entretien de l'unité de craque catalytique, la raffinerie a arrêté sa production à partir du 25 septembre dernier pour faire son entretien. L'arrêt devra durer 40 jours.
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