LEMONDE.FR avec AFP
La France "prend acte" du résultat proclamé par la Cour suprême du Cameroun donnant Paul Biya réélu président pour un sixième mandat, mais note de "nombreuses irrégularités", dans un communiqué du ministère des Affaires étrangères.
"Lors du scrutin, de nombreuses défaillances et irrégularités ont été constatées. La France souhaite que des mesures soient prises pour que celles-ci ne se reproduisent pas lors des scrutins législatifs et municipaux de 2012", a affirmé samedi Bernard Valero, porte-parole du Quai d'Orsay, dans une déclaration.
Paul Biya avait été officiellement réélu vendredi, avec près de 78 % des voix et après trente années au pouvoir. L'opposition du Social Democratic Front avait dénoncé une "cacophonie totale" durant le scrutin, certains bureaux de vote n'ayant tout simplement pas ouvert. Dans d'autres bureaux de vote, le dépouillement s'est fait à la lumière des bougies, faute d'électricité. Surtout, avec un taux de participation officiel de 65 %, les observateurs s'étonnnaient d'avoir visité des bureaux de vote vides. De son côté, l'équipe d'observateurs du Commonwealth avait estimé que le scrutin avait été exempt de "coercition", tout en soulignant qu'il y avait un "bon nombre de plaintes" sur l'organisation.
REVIREMENT DU QUAIT D'ORSAY
Le communiqué du Quai d'Orsay constitue un revirement surprenant. Jusqu'à présent, Paris affirmait que le scrutin s'était déroulé "dans des conditions acceptables", comme l'avait expliqué jeudi a déclaré le ministre français de la Coopération, Henri de Raincourt. Les Etats-Unis avaient, en revanche, fait savoir qu'ils considéraient que l'élection du 9 octobre avait été entachée "d'irrégularités à tous les niveaux".
"Pourquoi ce serait la position des Etats-Unis qui serait la bonne et la notre qui serait divagante ? La France a pris cette position parce qu'elle s'est basée très exactement sur les conclusions d'une commission internationale d'observateurs qui a dit que le déroulement des élections au Cameroun s'était effectué dans des conditions acceptables", estimait alors M. De Raincourt. "Ca veut dire 'peut mieux faire', mais ça ne veut pas dire qu'elle (l'élection) devrait être condamnée", a-t-il ajouté devant la presse. Une position également défendue, jusqu'à ce samedi, par Alain Juppé.
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