samedi 22 octobre 2011

Cameroun - Les « résultats » de la présidentielle au Cameroun ou la ré- intronisation de Paul Biya

(Le Post.fr 22/10/2011)

Les « résultats » de l’élection présidentielle au Cameroun- si tant est qu’on peut les appeler ainsi vue qu’il n y’avait pas d’équation électorale au regard du verouillage effectué par le régime en place à la faveur du président candidat Biya-, la consécration donc de la mascarade électorale au Cameroun est donc confirmée depuis ce vendredi soir, annoncée par une Cour suprême( on le sait déjà) à la solde de Biya :
Paul Biya (RDPC) 3.772.527 voix, soit 77,989%
Ni John Fru Ndi (SDF) 518.175 voix, soit 10,712%
Garga Haman Adji (ADD) 155.348 voix, soit 3,211%
Adamou Ndam Njoya (UDC) 83.860 voix, soit 1,533%
Ayah Paul Abine (PAPE) 61.158 voix, soit 1,264%
Kah Walla (CPP) 34.639 voix, soit 0,716%
Ndzongang Albert (La Dynamique) 26.396 voix, soit 0,545%
Momo Jean de Dieu (PADDEC) 23.791 voix, soit 0,491%
Ekindi Jean-Jacques (MP) 21.593 voix, soit 0,436%
Muna Bernard (AFP) 18.444 voix, soit 0,381%
Dang Esther 15.775 voix, soit 0,326%
Bile Olivier Anicet (UFP) 15.202 voix, soit 0,314%
Ekane Anicet (Manidem) 11.081 voix, soit 0,229%
Hameni Bieleu François (UFDC) 10.615 voix, soit 0,219%
Ngo Fritz Pierre (NAMEC) 9.259 voix, soit 0,191%
Jean Djeunga (FUC) 9.219 voix, soit 0,190%
Feuzeu Isaac (MERCI) 9.216 voix, soit 0,182%
Kamgang Hubert (UPA) 8.250 voix, soit 0,170%
Atangana Nsoe Simon Pierre (GC) 8.032 voix, soit 0,166%
Lontouo Marcus (CNC) 7.875 voix, soit 0,162%
Nyamdi Georges (MEC) 5.925 voix, soit 0,122%
Tabi Owona (AMEC) 5.795 voix, soit 0,119%
Sofone Daniel (DSU) 5.074 voix, soit 0,104%
Le dictateur camerounais, après 29 ans de règne repart donc pour une 6ème intronisation, dans lequel il continuera son oppression et son pillage du peuple camerounais, qui croupi en silence dans la pauvreté, résigné.
Il retrouve son trône avec la bénédiction de la France qui malgré les nombreuses voix qui se sont levées pour dénoncer cette mascarade électorale avérée, (depuis 2008 date à laquelle il changea la constitution pour un mandat illimité, jusqu’au processus électoral à proprement parlé lors duquel, il monta une Elecam complètement à sa solde, créa volontairement les irrégularités qui se sont déroulés lors du scrutin, (doublons, encre non indélibile utilisée lors du vote, listes électorales non affichées dans les délais requis, campagne présidentielle inéquitable) et remis le scrutin entre les mains d’une Cour suprême complètement qui lui est acquise, refusant de créer un Conseil constitutionnel prévu à cet effet, d’autant plus que le monarque absolu jouissant des deniers du peuple, plus de 2,8 milliards d’euros détournés depuis 1998 selon un document de la Stratégie nationale de lutte contre la corruption menait grand train de vie au du Cameroun) l’a soutenu.
Il retrouvera son trône aussi du fait d’une opposition qui comme la population est résignée et incapable de s’organiser, éclatée en intérêts propres, quand elle ne s’alligne pas sur le système politique des prébendes et du clientélisme politique instaurée par Biya.
Il ne reste plus qu’à parier sur le renforcement de la pauvreté qui en 2010 atteignait les 54,6 % selon le PNUD, sur la place du Cameroun lors du prochain classement de l’indice de gouvernance le dernier, de 2011, le plaçait à la 162ème place sur 179 pays, et le notait pour l’état de droit à 0,343 proche de la pire des dictatures 0,323 pour le même indice, quand la plupart des pays du monde se situe pour le même indice autour de 0,6 sur 1, sur sa place aussi pour l’indice de perception de la corruption qui le classait en 2010 à la 146ème place sur 178 pays.
Il y’a lieu de craindre aussi le scénario du nouveau règne de Biya qui a 78 ans apparaît aux yeux de nombreux analystes comme étant « sénile » : finira t- il son mandat ? Le risque de chaos lié à sa succession n’est il pas une réalité qu’il ne faut pas négliger ? Un fait qui aurait du pousser la France aujourd’hui à dénoncer la dictature qu’il a instaurée, comme l’ont fait les Etats Unis qui par le biais de son ambassadeur au Cameroun, a décrié cette élection . La France qui peut être parie elle, sur le scénario non démocratique d’un dauphin qui pourrait prendre la place de Biya en cas de vacances de la présidence et se maintiendra lui aussi, dans ce système de démocratie de façade, comme Biya l’a fait après Ahidjo.
Ce qu'il y'a de sûr c'est que les camerounais avec cette ré-intronisation de Biya ne sont pas près de voir la fin du tunnel de misère dans laquelle le régime Biya les a plongés.

A.Dibangui
22/10/2011 à 01h14 - mis à jour le 22/10/2011
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