(L'Observateur Paalga 24/10/2011)
Huit longues heures ! C’est le temps qu’il a fallu à la Cour suprême du Cameroun pour accoucher des résultats de la présidentielle du 9 octobre dernier. Un travail d’autant plus éprouvant pour les candidats malheureux que l’interminable litanie s’est achevée par une phrase lapidaire : « Est déclaré président comme ayant obtenu la majorité des suffrages exprimés le candidat Paul Biya ».
Tout ça pour ça ! Autant dire qu’à force de vouloir entretenir le suspense, la Cour suprême a accouché d’une souris, voire pire, d’un souriceau. Au pouvoir depuis 1982, le sphinx d’Etoudi rempile pour un sixième mandat consécutif avec un score de 77,989%, devançant largement son adversaire de toujours, John Fru Ndi, qui se contentera pour cette fois de quelques broutilles, soit 10,712% des suffrages. On est loin des 92,57% obtenus en 1997, mais tout de même, à 78 ans bien sonnés, Papy Paul s’offre une fois de plus un score à hauteur d’octogénaire.
Et tandis que dans des villas paradisiaques les uns jubilent, satisfaits de leur victoire et des nouvelles perspectives qu’elle augure, les autres, dépités, crient au scandale, grinçant des dents et rongeant leur frein. La preuve, dès lundi dernier, l’opposant historique avec six autres candidats malheureux ont déclaré qu’ils rejetteraient à l’avance tout résultat que pourrait proclamer cette juridiction-là ; ce n’était pas pour se dégonfler le jour venu. Alors, loin de se préparer à une quelconque célébration pompeuse, on redoute des troubles voire même des explosions de violence au pays des Lions indomptables.
Un triomphe sans gloire qui n’empêchera certainement pas le sphinx et sa compagne de s’envoler bientôt pour l’une ou l’autre de ses destinations favorites, histoire de profiter d’un « repos bien mérité ».
Rabi Mitbkèta — L’Observateur Paalga
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