(Romandie.com 14/04/2011)
KAMPALA - La police ougandaise a de nouveau jeudi empêché de manifester le leader de l'opposition Kizza Besigye, qui a été blessé à la main au cours de cette intervention, a-t-on appris de sources concordantes.
La police a fait usage de gaz lacrymogènes et a tiré en l'air pour empêcher M. Besigye et plusieurs de ses partisans d'organiser une marche pour protester contre l'augmentation des prix des denrées de base et la mauvaise gouvernance, selon eux, du régime du président Yoweri Museveni.
"Il a été blessé au doigt par une balle en plastique. Nous l'avons amené à l'hôpital pour évaluer la gravité de la blessure", a indiqué l'un des collaborateurs de M. Besigye, Patrick Wakidi.
"Il a été blessé au cours de la manifestation, c'est une blessure à la main", a confirmé le secrétaire général de la Croix rouge ougandaise, Michael Richard Nataka.
M. Besigye a été hospitalisé avec une trentaine de personnes, également blessées lors de la dispersion de la manifestation, a précisé cette source.
Un porte-parole de la police, Vincent Sekaate, a reconnu que l'opposant avait été blessé, donnant cependant une autre version sur l'origine de la blessure.
"C'est vrai qu'il a été blessé. Il est tombé et sa main droite s'est tordue, mais ce n'est pas sérieux", a affirmé M. Sekaate.
M. Besigye comptait pour la deuxième fois de la semaine recourir à une méthode particulière: il a appelé les Ougandais à se rendre au travail à pied, espérant ainsi organiser une marche pour montrer au gouvernement le mécontentement présumé de la population.
Jeudi matin, M. Besigye était attendu par des policiers en tenue anti-émeute alors qu'il s'appêtait à quitter son domicile de Kasangati, dans la périphérie de Kampala pour se rendre au travail à pied.
"Nous l'avons empêché de marcher jusqu'à son lieu de travail. Nous avions des informations selon lesquelles Besigye avait incité les gens à se joindre à lui en chemin pour semer le chaos une fois en ville", a expliqué le porte-parole de la police.
"Il y a des lois régissant les processions et M. Besigye doit les respecter, faute de quoi nous ne pouvons pas l'autoriser à continuer", a-t-il ajouté.
Interrogé par l'AFP peu avant l'intervention de la police, M. Besigye a revendiqué son "droit à marcher pour aller au travail". "Pourquoi la police me bloque-t-elle ? Faut-il que je demande la permission de la police pour me rendre à pied au travail ?", a-t-il raillé.
Lundi, il avait été arrêté et inculpé notamment "d'incitation à la violence" pour avoir tenté d'organiser une marche similaire. Il sera jugé le 11 mai.
L'arrestation de l'opposant avait été vivement critiquée par des organisations de défense des droits de l'homme.
M. Besigye avait été largement battu par le président sortant Museveni (au pouvoir depuis 1986) lors de l'élection présidentielle de février dernier, un scrutin marqué par des fraudes du régime en place, selon l'opposition.
(©AFP / 14 avril 2011 13h54)
© Copyright Romandie.com
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire