(Xinhuanet 19/04/2011)
BANGUI -- L'exécution du programme de Désarmement, démobilisation et réinsertion des ex-combattants (DDR) n'est pas satisfaisante et la situation des femmes et des enfants reste précaire, a relevé lundi le président de la commission de consolidation de la paix des Nations Unies pour la Centrafrique, Jan Grauls, à l'issue d'une mission d'évaluation à Bangui.
"Le DDR n'est pas satisfaisant, on n'a pas pu faire les progrès qu'on avait espéré (..), il a été trop lent, le DDR aurait dû être une réalité en Centrafrique, malheureusement il ne l'est pas", a déploré Jan Grauls.
Le processus du DDR en Centrafrique doit prendre en charge 8. 000 ex-combattants dont 6.000 dans le Nord-ouest. Mais jusqu'ici, seule la phase de vérification ou d'identification a pu être réalisée. Depuis lors le processus s'est arrêté.
Pour Jan Grauls, "il faut relancer le processus" en prenant en compte la zone du nord-est (Birao frontière Tchad et Soudan) que la MINURCAT (mission de l'ONU en Centrafrique et au Tchad) a quitté à la fin 2010. Il a rassuré que les discussions ont été reprises avec toutes les parties prenantes pour remettre le processus sur les rails.
"Le combat continue, nous voulons absolument que ce DDR puisse être mené à bon port", a-t-il ajouté.
En matière de DDR, c'est la lettre "R" (réinsertion ou réintégration) qui est la plus importante. "Désarmer les ex- rebelles est d'autant plus facile si on peut donner à ces ex- rebelles des perspectives d'avenir dans une société qui vit en paix. La réintégration non seulement des ex-rebelles, mais aussi des populations affectées par les conflits. Parce qu'il y' a une situation précaire des femmes et des enfants à l'intérieur du pays ", a-t-il souligné.
"Il y'a dans ce pays un sérieux problème de violence : violence domestique, violence sexuelle", a expliqué Jan Grauls suite à sa visite à l'intérieur du pays pendant la semaine dernière.
La République Centrafricaine est appelée à mieux prendre en compte cette problématique par l'ensemble de la classe politique, conseille Jan Grauls qui reconnait tout de même que la question de la violence à l'égard de la femme en Centrafrique est une question de mentalité, de tradition, de coutume et de culture. "Mais il faut rompre ce cycle presque infernal", selon lui.
La situation des enfants à l'intérieur du pays, notamment dans le Nord-ouest est "dramatique" caractérisée par le manques d'infrastructures scolaires, selon l'envoyé de l'ONU. La protection de l'enfants devrait constituer une des priorités pour le gouvernement centrafricain dans le contexte de la consolidation de la paix, a-t-il continué.
Créée en 2008 pour accompagner les efforts de reconstruction de la République Centrafricaine, la Commission de consolidation de la paix a pour mission de plaidoyer auprès des bailleurs de fonds pour une mobilisation autour de la République Centrafricaine. Le Fonds de consolidation de la paix finance des projets de développement dans les zones affectées par les derniers conflits armés dans le pays.
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