(La Presse Canadienne 22/04/2011)
OUAGADOUGOU, Burkina Faso — Le président du Burkina Faso, Blaise Compaoré, s'est autoproclamé ministre de la Défense afin de mater la mutinerie qui a menacé le règne qu'il exerce depuis 24 ans sur ce pays pauvre d'Afrique.
Il a annoncé, tard jeudi soir, qu'il demeurerait président, mais qu'il devenait également membre de son propre cabinet, qui compte 29 membres.
Blaise Compaoré avait tenté de mettre fin au soulèvement populaire et militaire de la semaine dernière en annonçant la dissolution de son gouvernement et le retrait des chefs de sécurité du pays.
La mutinerie a débuté jeudi 14 avril. Des membres de la garde présidentielle avaient déchargé leurs armes en pointant vers le ciel, revendiquant des indemnités de logement impayées. Le mouvement s'était répandu comme une traînée de poudre, si bien que le lundi suivant, les soldats et les étudiants des villes situées autour de Ouagadougou avaient aussi commencé à protester.
Selon des experts, ce scénario était prévisible, les manifestations étudiantes ayant débuté en février. En mars, des étudiants avaient incendié des bâtiments publics dans plusieurs villes pour protester contre la mort d'un jeune homme en détention. Quelques semaines plus tard, le 8 avril, la population était descendue dans les rues de Ouagadougou pour dénoncer la flambée des prix des aliments de première nécessité.
Le Burkina Faso, l'un des pays les plus pauvres du monde, arrive en fin du classement de l'Indice de développement humain (IDH) des Nations unies, à la 161e place sur 169. AP
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