Le Sénégal qui était connu jusqu’ici pour sa production de phosphates s’efforce de diversifier son industrie minière. Autorités et privés ont commencé à développer ces dernières années l’exploitation de l’or dans le sud-est du pays, où se trouve l’essentiel des réserves. Et même si le Sénégal n’a pas vocation à devenir l’un des acteurs majeurs de la filière aurifère, trois projets prometteurs sont soit en exploitation soit en train de se mettre en place.
Le Sénégal n’est entré que récemment dans la famille des producteurs d’or. L’exploitation du gisement de Sabodala a démarré en mars 2009. Près de 5 tonnes ont été extraites pendant la première année de production, 4 tonnes et demi en 2010.
On est certes encore bien loin des résultats du voisin malien, qui produisait dix fois plus en 2009, mais ces premiers pas sont jugés encourageants par les autorités, qui attendent la mise en exploitation de nouveaux sites.
Au gisement de Sabodala, exploité par Teranga Gold, qui compte des réserves confirmées d’environ 45 tonnes (1 millions et demi d’onces) devrait venir s’ajouter l’or de Massawa, découvert par la compagnie Randgold. 60 tonnes confirmées pour l’instant (1,9 millions d’onces).
« C’est un gisement plus important que celui de Sabodala, explique le directeur des mines et de la géologie du Sénégal, le Dr Moussa Sylla. Mais il est plus difficile à exploiter : une partie de l’or va demander un pré-traitement très gourmand en énergie ».
Randgold travaille encore à l’heure actuelle sur l’étude de faisabilité. La définition d’une stratégie énergétique est citée dans son rapport annuel comme l’une des priorités pour 2011.
Autre projet important pour le Sénégal, celui de Golouma, dont la concession est détenue par le consortium Oromin Joint Venture Group. 44 tonnes confirmées (1 millions 400 000 onces de réserve). Une étude d’impact environnementale et sociale est en cours de validation. « Nous espérons pouvoir produire le premier lingot courant 2013 » explique Abdou Aziz Sy, vice-président d’Oromin chargé des opérations au Sénégal. Le responsable précise que Golouma combinera exploitation à ciel ouvert et exploitation souterraine… une première pour l’industrie aurifère sénégalaise.
A ces trois grands projets s’ajoutent d’autres qui sont pour l’instant moins importants. La compagnie Bassari Resources exploite, par exemple, l’or alluvial de Douta. Elle vient d’annoncer de bonnes surprises sur le site de Makabingui.
Le potentiel aurifère du Sénégal représente, selon les estimations, un quart de celui du Mali. L’or seul n’a du coup pas vocation à devenir un pilier de l’économie du pays : « La production d’or est ce qui a permis à l’industrie minière sénégalaise de sortir de l’hégémonie du phosphate, explique le Dr Moussa Sylla. Nous misons sur un système minier diversifié dans lequel, à l’avenir, devraient également se trouver le Zircon, le titane, le fer, le cuivre, le lithium. » Des permis de recherche ont déjà été accordés.
Copyright RFI
Vendredi 29 avril 2011(RFI)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire