(Xinhuanet 29/04/2011)
OUAGADOUGOU -- Des agents de la police du Burkina Faso ont exprimé leurs mécontentements à leur tour, depuis mercredi soir, par des tirs au commissariat central et à la Compagnie républicaine de sécurité à Ouagadougou.
Cette mutinerie intervient deux semaines après celle des militaires qui étaient descendus dans les rues en saccageant et pillant des boutiques, des domiciles appartenant aux privés et à des hommes politiques.
Au commissariat central fermé pour la circonstance, des populations médusées suivaient le spectacle des policiers qui avaient érigé des barricades pour éviter que des citoyens qui passent et tiraient en l'air à l'intérieur.
Les riverains du marché central, à savoir des banques, des boutiques, les salles de cinéma jouxtant le commissariat central de police ont baissé les rideaux par mesure de sécurité. Il en est de même des services de l'administration dont le palais de justice.
Après la satisfaction des revendications des militaires qui se sont mutinés, les policiers, à leur tour, revendiquent l'application effective du statut particulier récemment adopté par les députés.
Outre leur rattachement au ministère de l'Administration territoriale dans le nouveau gouvernement de Luc Adolphe Tiao alors que leur ministère était autonome, les policiers demandent également le départ de leur commandant et d'autres chefs à qui ils reprocheraient une mauvaise gestion.
Même si la tension reste perceptible aussi bien à la compagnie républicaine de sécurité, la direction générale de la police ou encore au commissariat central, en fin de matinée, le calme est revenu à Ouagadougou et dans les autres régions du pays.
Outre Ouagadougou, les policiers ont également tiré en l'air dans les villes de l'intérieur telles Bobo-Dioulasso (Ouest), Dédougou (Ouest), Manga, Pô (Sud), Banfora (Ouest), Fada N'Gourma (Est).
Dans ces villes aussi, le calme serait revenu, même si à Manga, les responsables de l'administration déplorent le cas d'une fille blessée par une balle perdue, a-t-on appris de sources médicales.
Face à cette situation, le ministère de l'Administration territoriale a tenu une réunion avec les responsables de la police et des mutins pour trouver une solution à ce mouvement. Pour le ministre de l'Administration territoriale, de la Décentralisation et de la Sécurité, Jérôme Bougouma, les revendications des mutins sont des préoccupations anciennes et tournent autour des conditions de travail et de vie et le départ de certains chefs de police. Les manifestations à plusieurs reprises des militaires pour des revendications corporatistes ont conduit à la dissolution du gouvernement le 15 avril dernier et la mise en place d'un nouveau dirigé par le Premier ministre, Luc Adolphe Tiao.
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