(Le Monde 20/04/2011)
Saïf Al-Islam, fils de Mouammar Kadhafi, a indiqué, mardi 19 avril au soir, au cours d'une émission télévisée sur sa chaîne Allibya, qu'il était "très optimiste" et que le régime allait l'emporter face à l'insurrection qui secoue le pays depuis plus de deux mois. "La situation évolue chaque jour en notre faveur", a-t-il dit, sans donner de précisions, devant une cinquantaine de personnes présentes sur le plateau télévisé.
Il a ajouté que le régime ne "cherchait pas à se venger" des rebelles, notamment à Benghazi, fief de l'opposition. Mais, a-t-il prévenu, "l'usage des armes et de la force ne sera affronté que par la force, et ceux qui dépassent les quatre lignes rouges – fixées en 2007 par lui-même : Kadhafi père, la religion musulmane, la sécurité de l'Etat et l'unité nationale – en assumeront les conséquences".
"Le but n'est pas la vengeance. Nous n'allons nous venger de personne et nous n'allons tuer personne", a-t-il martelé. Par ailleurs, il a estimé que les leaders de la rébellion à Misrata et Zenten étaient "soit des trafiquants de drogue, soit des hommes d'affaires qui veulent échapper au paiement de crédits" de dizaines de millions de dollars.
Sur le terrain, Misrata, à 200 kilomètres à l'est de Tripoli, était le théâtre d'intenses combats mardi, les loyalistes contre-attaquant et prenant des ambulances pour cible. Le programme alimentaire de l'ONU (PAM) a annoncé l'ouverture du premier couloir humanitaire dans l'ouest de la Libye, et l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) qu'elle préparait une troisième opération d'évacuation de migrants bloqués dans la ville assiégée de Misrata.
JUPPÉ "HOSTILE" À L'ENVOI DE TROUPES
De son côté, Londres a promis l'envoi de conseillers militaires auprès du CNT, l'organe officiel de la rébellion, pour l'aider à améliorer son organisation militaire et sa logistique. Le chef de la diplomatie française, Alain Juppé, s'est déclaré "tout à fait hostile" à cette éventualité.
Un responsable des rebelles à Misrata, Nouri Abdallah Abdoullati, a déclaré à la presse : "Nous n'avons accepté (jusqu'à présent) la présence d'aucun soldat étranger dans notre pays, mais désormais nous sommes confrontés aux crimes de Kadhafi et nous demandons, sur la base de principes humanitaires et islamiques, que quelqu'un vienne et fasse cesser la tuerie." Sur plan diplomatique, le chef du CNT, après sa visite mardi en Italie, sera reçu mercredi à Paris par le président français, Nicolas Sarkozy.
Alors que Paris et Londres pressent les autres pays de l'OTAN intervenant en Libye d'intensifier leurs efforts, le vice-président américain, Joe Biden, a estimé que l'OTAN peut se passer des Etats-Unis en Libye.
Washington est, selon lui, plus utile sur d'autres théâtres d'opérations, comme le Pakistan ou l'Egypte. "Ce serait bizarre de dire que l'OTAN et le reste du monde n'ont pas les ressources suffisantes pour s'occuper de la Libye. Ce n'est pas le cas", déclare le vice-président dans un entretien au Financial Times (sur abonnement). "Il arrive que d'autres pays manquent de volonté, mais ce n'est pas une question de ressources", poursuit-il.
LEMONDE.FR avec AFP et Reuters
20.04.11
07h06 • Mis à jour le 20.04.11
07h50
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