(Les Afriques 22/04/2011)
En dépit des manifestations de mécontentement, qui ont fait une centaine de morts et plus de 40.000 déplacés dans les Etats du Nord, Goodluck Jonathan, président nigérian, qui se succède à lui-même, a indiqué, jeudi 21 avril, maintenir la date du mardi 26 avril, comme initialement prévue pour les élections des gouverneurs. Les émeutes n’y feront rien. Véritable alternative à la guerre civile des dernières années, le processus démocratique se poursuit.
La colère de perdants, affublée à des nigérians d’Etats du nord, généralement d’obédience musulmane, ne risque pas de compter suffisamment pour annihiler la marche du Nigéria vers l’instauration de la démocratie.
Aussi bien le président Jonathan, candidat du PDP (Parti démocratique populaire) sorti vainqueur des urnes que son principal rival, l’ex-général Muhammadu Buhari, ont appelé au calme et à la retenue.
Ainsi donc, les incendies de maisons, d’églises et de commissariats de police, n’y feront rien. Le scrutin des gouverneurs des 36 Etats de la fédération du Nigéria est bel et bien maintenu, au mardi 26 avril.
Dans le camp du vaincu, le leader Muhammadu Buhari a déploré ces violences postélectorales, insistant sur la nécessaire primauté d’une affaire purement politique qui ne devrait en aucun cas prendre une tournure ethnique, religieuse ou régionale. Doit-on rappeler seulement que Goodluck Jonathan est devenu président après la mort, en mai 2010, d'Umaru Yar'Adua, musulman, dont il était le vice-président ?
Dans tous les cas, le nouveau président de ce géant pétrolier d’Afrique (+ de 152 millions d'habitants) promet de juger les fauteurs de troubles. A ceux qui craignent pour leur sécurité, il a assuré que le calme est en train d'être rétabli dans les zones troublées du pays. Mieux encore, pour enterrer définitivement les démons du passé, qui ont tant retardé la marche en avant du pays, il a exhorté les guides religieux à ne pas utiliser le caractère sacré des lieux de culte pour promouvoir des messages menant à la haine, et a appelé à la concorde d’un peuple aspirant à la modernité.
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