(Cyberpresse 19/04/2011)
ABIDJAN, Le gouvernement du président ivoirien Alassane
Ouattara tenait mardi son premier conseil hors du Golf hôtel où il est installé depuis novembre, une nouvelle étape dans la normalisation voulue par le pouvoir, au lendemain d'une très timide reprise du travail des fonctionnaires.
Une dizaine de ministres -sur une quinzaine au total- devaient participer à ce conseil de gouvernement dans les locaux de la Primature, qui sera présidé par le Premier ministre Guillaume Soro.
"C'est symbolique, une nouvelle étape vers la normalisation, car c'est la première rentrée officielle du Premier ministre et des ministres, en dehors du Golf hôtel où tous les conseils de gouvernement se sont tous tenus jusqu'à présent, sous une tente", a déclaré à l'AFP le porte-parole du gouvernement
Patrick Achi.
"Il n'y jamais eu de Conseil des ministres présidé par le chef de l'Etat, car nous ne pouvons pas le faire sous une tente", a-t-il ajouté.
Depuis la présidentielle du 28 novembre, M. Ouattara et son gouvernement étaient retranchés au Golf hôtel, dans la quartier de Cocody (nord), soumis à partir de la mi-décembre à un blocus des forces de l'ex-président Laurent Gbagbo, levé il y a deux semaines.
Le Premier ministre devait s'installer mardi dans ses bureaux -dont certains ont été pillés-, situés dans le quartier du Plateau, dans le centre de la capitale économique où se trouvent les administrations et le palais
présidentiel. M. Ouattara ne s'y installera pas avant quelques semaines.
Le secteur a été le théâtre de combats pendant dix jours jusqu'à
l'arrestation le 11 avril de M. Gbagbo, au terme de plus de quatre mois d'une crise post-électorale qui a fait près de 900 morts selon l'ONU.
L'activité y est toujours timide, la circulation très fluide et des commerces restent fermés, comme la veille, alors que les fonctionnaires avaient pourtant été appelés à reprendre le travail.
Bien que la sécurité ne soit pas encore totalement rétablie partout, notamment dans certains secteurs du quartier pro-Gbagbo de Yopougon, où des miliciens sont encore présents et des coups de feu sont entendus le jour et la nuit, le gouvernement a levé lundi le couvre-feu instauré depuis le 31 mars à Abidjan.
Comme la veille, des soldats des Forces républicaines (FRCI) du président Ouattara tenaient encore mardi quelques barrages pour filtrer les véhicules et en fouiller certains, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Dans les rues de la capitale économique, les stations d'essence qui n'ont pas été pillées sont prises d'assaut.
Lundi, les forces françaises de l'opération Licorne avaient remis aux autorités ivoiriennes le contrôle de l'aéroport international d'Abidjan dont elles avaient pris le contrôle le 3 avril.
Au port d'Abidjan, un des piliers de l'économie ivoirienne, les navires continuent d'arriver au compte-goutte. Un porte-conteneur a accosté mardi matin et deux navires chargés de poissons et de fruits étaient attendus.
Ces mouvements devraient permettre d'ici la fin de la semaine la reprise effective des exportations de cacao, dont la Côte d'Ivoire est le premier producteur mondial.
Les banques sont toujours fermées et pourraient rouvrir "la semaine prochaine", a indiqué le porte-parole du gouvernement.
La Commission européenne a annoncé mardi avoir doublé son aide humanitaire à la Côte d'Ivoire, de 30 à 60 millions d'euros. L'aide sera consacrée principalement aux besoins en matière de santé, d'eau, et d'assistance alimentaire.
La Commission européenne avait déjà débloqué la semaine dernière 180 millions d'euros pour aider à la reconstruction économique du pays, la réconciliation et la démocratie.
© Copyright Cyberpresse
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire