mardi 19 avril 2011

R.D. CONGO - « Révocation » de F. Mwamba La lettre mystérieuse de J.P. Bemba pose problème !

(7sur7.cd 19/04/2011)

Par sa décision n°01/ CF/MLC/2011 le collège des fondateurs du Mlc a pris la décision de déchoir François Mwamba du Secrétariat Général Thomas Luhaka est désigné pour le remplacer. La décision est tombée ce lundi 18 avril au terme de la session extraordinaire du collège des fondateurs du parti cher à J.P. Bemba.
Des indiscrétions signalent que pour franchir le rubicon, le collège des fondateurs s'est appuyé sur une correspondance du président national rédigée depuis La Haye.
Ainsi, raconte-t-on dans les milieux durs du MLC, Jean-Pierre Bemba en personne a donné le quitus à l'éviction de son second et désormais ancien bras droit.
Cette fameuse lettre imputée à Bemba fait beaucoup parler d'elle. Même François Mwamba en personne en a parlé informé de son existence, il ne l'a malheureusement pas encore vue. Mais, elle existerait. Et ferait force de loi dans la décision du collège des fondateurs. Pourquoi alors ne la brandit-on pas en vue de couper court à la rumeur?
Pendant que l'opinion s'interroge, un fait insolite mérite de retenir l'attention. Sur la liste des signataires du collège des fondateurs, on retrouve le nom de Jean-Pierre Bemba ostensiblement écrit. Quelqu'un a signé par p.o. à la place du président national. C'est franchement interpellateur.
Connaissant dans quel climat on évolue au Mlc, nul ne pouvait se permettre d'engager le nom du président sur un document officiel sans l'aval de celui-ci. Certes, l'excès de zèle est une réalité connue sous tous les cieux. Mais dans le cas présent, on ne voit en tout cas pas comment des zélateurs peuvent trafiquer le nom de leur leader tant que ce dernier reste encore actif et peut à tout moment contredire des collaborateurs espiègles. De La Haye où il se trouve, Bemba communique et peut, le cas échéant, faire intervenir son épouse pour remettre les pendules à l'heure.
Erreur fatale
A ce stade des événements, il ne fait l'ombre d'aucun doute que si la lettre de Bemba n'est pas trouvable, celui-ci a néanmoins donné son aval à la démarche du collège des fondateurs. Et ce faisant, Bemba a personnellement décidé de rompre avec son collaborateur. Si tel n'avait pas été le cas, face à la gravité des événements survenus au Mlc, son président national aurait déjà réagi depuis très longtemps en vue d'arrêter le démembrement du parti. Mais, il semble que si la fameuse lettre de Bemba n'est pas brandie, c'est parce qu'elle n'a aucune valeur juridique. Elle n'a juste qu'une valeur morale. En effet, dans la législation congolaise, un chef de parti aux mains de la justice n'a aucune compétence pour engager sa formation politique. Ce qui fait que d'un point de vue purement juridique, la lettre de Bemba ne saurait servir de pièce à présenter au niveau des instances compétentes à acter la révocation du secrétaire général du parti.
D'autre part et François Mwamba a tenu à le souligner pour la première fois, c'est lui qui fait office de président intérimaire du parti. A ce titre, il jouit de toutes les prérogatives jadis reconnues à Bemba. Sa révocation ne peut donc pas s'opérer de la manière que tout le monde a vu.
Le collège de fondateurs a été convoqué par quelqu'un sans mandat. En effet, le secrétaire général et président intérimaire était physiquement présent dans la capitale et n'a délégué à personne son pouvoir. Il s'ensuit tout naturellement que son éviction n'a pas de base juridique. Le ministère de l'intérieur ne saurait prendre acte de cette décision.
Si ses auteurs s'entêtent, ils auront créé une situation très fâcheuse au parti. Il y aura un Mlc juridiquement compétent et reconnu et un autre, peut-être populaire à l'Ouest, mais sans fondement juridique. Et bien pire, nous l'avons souligné hier, au caractère discutablement national, parce que monolithique. C'est décidément très mal parti pour la deuxième formation politique du pays.

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